Arrivé à Rabat lundi, le président français devrait prononcer un discours devant les deux Chambres du Parlement ce mardi 29 octobre. Dans sa lettre ouverte et rendue publique dimanche soir, l’AMDH précise que ce discours d’Emmanuel Macron coïncide avec le jour national des disparus, marquant le 59ᵉ anniversaire de l’enlèvement et de l’assassinat à Paris du militant et leader tiers-mondiste Mehdi Ben Barka, orchestré par des agents français en coordination avec les services de renseignement israéliens et américains à la demande du Maroc.
Selon l’association présidée par Aziz Ghali, « les crimes commis par la France pendant le colonialisme, notamment les meurtres, les tortures, l’exil de milliers de Marocains, l’exploitation des ressources du pays, la démolition de ses structures sociales, ainsi que les déplacements forcés de nombreux membres du peuple et leur implication dans des guerres coloniales » ont eu un impact dévastateur sur les sociétés locales, tant sur le plan humain que social.
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L’AMDH demande alors à l’État français, en la personne d’Emmanuel Macron, de « présenter des excuses au peuple marocain pour les crimes perpétrés à son encontre, que ce soit pour l’exploitation et le pillage de ses richesses pendant les années du protectorat ou pour les crimes politiques et civils commis à l’encontre des résistants et des résistantes, rétablir les droits des victimes des politiques racistes et coloniales de votre pays, et offrir des compensations au peuple marocain pour les richesses pillées, et celles que votre pays continue de piller ».
Elle demande également de « juger les personnes impliquées dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka et à lever complètement le secret sur le dossier afin de connaître la vérité, d’établir la justice et d’assurer une véritable reddition des comptes ».