Des propos tenus par Emmanuel Macron au Maroc font polémique

31 octobre 2024 - 08h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Abdallah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD), a critiqué les propos d’Emmanuel Macron au sujet du conflit israélo-palestinien, tenus mardi devant le parlement marocain. Le président français a qualifié de « barbare et sauvage » l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, ce qui, selon le député, parait comme une « description injuste et erronée de la résistance palestinienne ».

« Nous exprimons notre rejet de la position de la France, telle qu’exprimée par le président Emmanuel Macron dans son discours devant le Parlement marocain, à propos de la guerre de génocide menée par l’armée d’occupation israélienne depuis plus d’un an à Gaza en Palestine. J’affirme que l’opération « Déluge d’Al Aqsa » est une réaction naturelle, garantie par toutes les lois, conventions et législations internationales, à laquelle ont droit tous les peuples sous l’emprise de l’occupation et de la colonisation, y compris le peuple palestinien… », a indiqué Bouanou dans une déclaration à la presse.

Et de poursuivre : « Notre rejet de la description par M. Emmanuel Macron des événements du 7 octobre 2023 est renforcé par le fait qu’il s’agit d’un discours prononcé devant les membres du Parlement, lesquels tiennent leur mandat de la nation et représentent le peuple marocain, historiquement solidaire de la Palestine. Ce peuple a toujours manifesté son soutien au peuple palestinien, organisant sans relâche des rassemblements et des marches dans toutes les villes, depuis le 7 octobre 2023, pour exprimer son soutien à la résistance palestinienne, la considérant comme une lutte légitime dans le cadre de la bataille pour la libération de la terre et la défense des lieux saints ».

À lire : Solidarité avec Gaza : des milliers de Marocains marchent contre Israël

Le parlementaire a également souligné « que le Maroc place toujours la cause palestinienne au même rang que celle du Sahara marocain, et que l’action du Maroc pour consolider sa souveraineté sur cette région ne se fera jamais, ni aujourd’hui ni dans le futur, au détriment du combat du peuple palestinien pour ses droits légitimes ». Il a en outre rappelé que « le conflit de ce peuple résilient avec l’entité sioniste ne date pas du 7 octobre 2023, mais remonte à plus de sept décennies, durant lesquelles ce peuple a fait face à toutes sortes de massacres, déplacements et destructions, perpétrés par l’armée et les colons de l’occupation israélienne… »

De fait, le député PJDiste estime que « qualifier les événements du 7 octobre 2023 de « barbare » ou de « sauvage », comme l’a fait le président Macron, revient à affirmer sa complicité avec l’occupation israélienne dans la guerre qu’elle mène depuis plus d’un an à Gaza, et depuis peu au Liban. Une telle déclaration revient aussi à soutenir les crimes de guerre d’Israël, en violation du droit international, et contre « les résolutions de l’ONU, de la Cour internationale de justice, les appels des personnes de conscience à travers le monde qui exigent l’arrêt de cette guerre brutale et barbare contre Gaza ».

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Israël - Palestine - Parti de la Justice et du Développement (PJD) - Abdellah Bouanou - Emmanuel Macron - Parlement marocain

Aller plus loin

Le Maroc condamne les attaques israéliennes à Gaza

Le Maroc, par la voix du ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’Étranger, a fermement condamné les attaques israéliennes...

Solidarité avec Gaza : des milliers de Marocains marchent contre Israël

Des milliers de personnes se sont rassemblées à Rabat pour une importante manifestation en faveur de la Palestine, marquant l’une des plus grandes mobilisations de ce type...

Israël inclut le Maroc dans son plan pour l’après-guerre à Gaza

On en sait un peu plus sur le plan d’Israël pour l’après-guerre à Gaza, auquel l’État hébreu associe des pays comme le Maroc, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Mohammed VI, acteur clé de la libération des agents français au Burkina Faso

Quatre agents de renseignement français, retenus à Ouagadougou depuis un an, ont retrouvé la liberté le 19 décembre dernier. Une libération qui met, encore une fois, en avant le...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

Le gouvernement marocain accusé de gonfler les chiffres du tourisme

Les députés de l’opposition ont chargé le gouvernement lundi au parlement, lui reprochant notamment d’avoir pris en compte 50 % des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les 17,4 millions de touristes arrivés dans le royaume en 2024.

Corruption au Maroc : des élus et entrepreneurs devant la justice

Au Maroc, plusieurs députés et élus locaux sont poursuivis devant la justice pour les infractions présumées de corruption et d’abus de pouvoir.

Le train (et le TGV) arrivent à Tétouan

L’Office national des Chemins de fer (ONCF) travaille pour la réussite du projet de raccordement de Tétouan aux réseaux ferroviaire et autoroutier. En témoigne la réponse de Mohamed Abdeljalil, ministre du Transport et de la Logistique, au Parlement.

Maroc : une taxe de 30% sur les « Iphone »

Les députés de la majorité parlementaire désapprouvent l’augmentation de 2,5 % à 30 % des droits de douane sur les smartphones importés, prévue dans le Projet de loi de finances (PLF) 2024. Certains plaident pour une taxe sur les téléphones de luxe,...

Lalla Khadija, la princesse discrète

À l’occasion de la visite d’Etat d’Emmanuel Macron au Maroc, la princesse Lalla Khadija a fait sa première apparition publique depuis cinq ans. La cadette du roi Mohammed VI était aux côtés de son père, de son frère, le prince héritier Moulay Hassan,...

Maroc : les parlementaires traqués

Au Maroc, le bureau de la Chambre des représentants renforce la traque contre les députés absentéistes en faisant installer des caméras de nouvelle génération dans l’enceinte de l’institution.

Lenteur d’Internet au Maroc : les critiques d’un député

Le député Ahmed Abbadi du groupe parlementaire du Parti du progrès et du socialisme (PPS) à la Chambre des représentants a dénoncé le faible débit de la connexion Internet dans plusieurs villes et régions du Maroc, imputant la responsabilité de cette...

Un projet du roi Mohammed VI concernant les MRE en souffrance

Annoncée en novembre 2024 par le roi Mohammed VI lors de la commémoration de la 49e Marche verte, la création de la Fondation Mohammedia pour les Marocains résidant à l’étranger peine à devenir réalité alors que les problèmes administratifs auxquels...

Le calvaire des MRE à Casablanca dénoncé par une députée

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) vivent un calvaire lors de la réception des corps de leurs êtres chers, à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca. Une députée du Parti de la Justice et du Développement (PJD) interpelle le ministre...