Avions de chasse : la guerre froide entre Alger et Rabat s’intensifie

L’Algérie passe à la vitesse supérieure dans sa course à l’armement. « L’Algérie a récemment commencé à mettre en service des chasseurs russes Soukhoï Su-35S, dans une démarche qui renforce sa puissance aérienne et reflète la profondeur du partenariat militaire avec la Russie », rapporte Africa Military, spécialisé dans les affaires militaires africaines. En 2018, l’armée algérienne avait conclu un accord avec Moscou pour l’acquisition de 24 avions de chasse de ce modèle. Alger envisagerait d’acquérir d’autres armes russes, notamment le chasseur furtif Su-57. En février dernier, le pays avait commandé deux escadrons de Su-57 (environ 24 avions), devenant ainsi le premier client étranger de cet avion de chasse », rapportait la télévision nationale algérienne, ajoutant que « l’Algérie a toujours été l’un des plus grands importateurs d’armes russes, occupant la deuxième place après l’Inde ».

Cette course à l’armement pourrait accélérer l’acquisition par Rabat des avions les plus modernes du monde, en l’occurrence les F-35 américains, analyse la même source, soulignant que « les Émirats arabes unis ont proposé de financer l’achat de ces chasseurs furtifs. « L’équipement de l’armée algérienne avec des chasseurs Soukhoï 35 s’inscrit dans le cadre du partenariat militaire traditionnel entre l’Algérie et Moscou », a déclaré à Hespress Abdelrahmane Mekkaoui, expert en affaires stratégiques et militaires. Selon lui, ces avions ont joué certains rôles dans la guerre en Ukraine et dans la guerre civile syrienne. « Les caractéristiques de combat et techniques de ce chasseur russe sont quelque peu similaires à celles du F-18 américain », a précisé l’expert, soulignant que « de nombreux rapports ont également fait état de l’acquisition par l’Algérie d’un escadron de chasseurs furtifs Soukhoï 57 ».

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S’agissant de l’éventuelle acquisition par le Maroc d’avions modernes, Mekkaoui a confirmé que les négociations entre le Maroc et les États-Unis ont atteint des étapes avancées. « Les options américaines proposées au Maroc sont les F-35 ou les F-22. Ces derniers constituent un très bon choix pour l’armée marocaine, car ils sont bien supérieurs en opérationnalité aux Soukhoï 35 et ne sont exploités que par un nombre très limité de pays dans le monde, dont Israël », a-t-il précisé, faisant savoir par ailleurs que les négociations avec la partie française ne se sont pas arrêtées non plus pour l’acquisition de chasseurs Rafale. Selon ses explications, le choix par le Maroc de ces avions dépend de plusieurs facteurs, dont le prix, les capacités opérationnelles et de combat, la maintenance et la formation des pilotes.

« L’armement des armées marocaine et algérienne avec les avions les plus modernes du marché mondial des armes garantit un équilibre de dissuasion dans la région », a analysé l’expert, affirmant que « les Forces armées royales marocaines travaillent également à élargir leur recours aux technologies des drones, qui ont démontré, sur plusieurs théâtres d’opérations dans le monde, leur capacité à assurer la supériorité aérienne indépendamment des avions de chasse conventionnels, malgré leurs avancées technologiques ».