À Auch, Naïma Bel Allam face à la justice : des éléments troublants émergent

26 mars 2025 - 15h00 - France - Ecrit par : S.A

Le procès de la mère marocaine condamnée en juin 2024 à une lourde peine de prison pour le meurtre de ses deux filles polyhandicapées à Barbaste, se poursuit devant les assises du Gers, à Auch.

Le deuxième jour du procès a été marqué par l’intérêt de la cour d’assises du Gers pour une tache brunâtre découverte dans la chambre des adolescentes. La découverte de cette tâche présentant l’ADN d’une des deux filles avait mis Naïma Bel Allam en difficulté. Elle avait été mise en examen en janvier 2018 pour « homicides volontaires aggravés ». Elle était d’abord poursuivie pour « délaissement de mineures ». Elle avait affirmé avoir confié ses filles à un couple de Marocains sur une aire d’autoroute en Espagne.

Malgré l’existence de cette grande tache sombre d’un mètre sur quarante centimètres sur le parquet du domicile de Nérac (Lot-et-Garonne), il n’a pas été possible de prouver que les deux adolescentes sont décédées en raison de l’absence de corps et des limites de l’analyse scientifique. S’agissant de la surface extérieure de la tache, « la recherche chimique de sang est négative », a affirmé en visioconférence le professeur Christian Doutremepuich qui dirige le laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux, expliquant toutefois que la composition de la tache avait pu être « altérée » par un nettoyage intensif.

À lire : Affaire des disparues de Nérac : Naïma Bel Allam de retour au tribunal

L’altération de la tache s’expliquerait par les nombreux produits détergents, dont de l’eau de Javel, retrouvés dans la chambre des deux filles, âgées de 12 et 13 ans lors de leur disparition en décembre 2016. S’il est impossible d’établir la présence de sang, l’analyse de la tache a permis d’identifier l’ADN des deux adolescentes, puisque des cellules de la peau ont été retrouvées, a précisé l’expert. « Inès et Nawal étaient polyhandicapées, et se déplaçaient uniquement sur les fesses », a fait valoir l’avocat de la défense, Jean-François Renaudie.

Aujourd’hui, l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a mené la morphoanalyse d’une tache qui présente cette fois sous les lattes du parquet, fait savoir Nice-matin. Elle conclut que l’existence « d’une trace de sang mélangée à d’autres liquides pouvait être soutenue ». « Je trouve qu’il y a des choses bizarres dans ce dossier », a déclaré l’accusée. Et d’interpeller : « Mon avocate avait dû faire des pieds et des mains pour obtenir l’identité de la personne dont l’ADN avait été retrouvé sous les lattes. Pourquoi le ministère (public) ne fait pas l’effort d’enquêter dans tous les sens du terme ? »

À lire : Une Marocaine condamnée à 14 ans de prison en France

Accusée d’homicides volontaires aggravés, Naïma Bel Allam, ex-comptable d’origine marocaine, avait été condamnée, le 20 juin 2024, à 14 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Lot-et-Garonne. Son procès à Auch pour « meurtres sur mineurs de 15 ans et personnes vulnérables » se poursuit jusqu’à jeudi 27 mars 2025.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Homicide - Procès - Prison - Droits et Justice - MRE

Aller plus loin

Une Marocaine condamnée à 14 ans de prison en France

La cour d’assises du Lot-et-Garonne à Agen a infligé une lourde peine de prison à une mère marocaine jugée pour le meurtre de ses filles handicapées disparues depuis 2016.

Affaire des disparues de Nérac : Naïma Bel Allam de retour au tribunal

Le procès de la mère marocaine condamnée en juin 2024 à une lourde peine de prison pour le meurtre de ses deux filles polyhandicapées à Barbaste, va s’ouvrir devant les assises...

Une MRE devant la justice pour homicide sur ses filles

Une mère marocaine est jugée devant la cour d’assises du Lot-et-Garonne à Agen, pour le meurtre de ses filles handicapées disparues depuis 2016. Le jugement sera rendu jeudi.

Ces articles devraient vous intéresser :

Transferts de fonds des MRE : une manne financière en forte croissance pour le Maroc

Les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont atteint 108,67 milliards de dirhams (MMDH) à fin novembre 2024, marquant une augmentation de 2,8 % par rapport à la même période en 2023. Ces chiffres, publiés par...

Appel à mettre fin à l’échange d’informations fiscales des MRE

L’Organisation démocratique du travail (OMT) a vivement critiqué la politique gouvernementale à l’égard des Marocains résidant à l’étranger, pointant du doigt une approche jugée superficielle et occasionnelle, particulièrement lors de l’accueil des MRE...

Véhicule MRE : 10 erreurs fatales à ne pas commettre au Maroc

Ramener son véhicule immatriculé à l’étranger au Maroc est une pratique courante chez les Marocains résidant à l’étranger (MRE). Mais attention : une erreur de procédure, un dépassement de délai ou un document manquant peuvent entraîner des amendes...

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Vers une meilleure protection des biens immobiliers des MRE au Maroc ?

Le groupe haraki à la Chambre des représentants œuvre pour le renforcement de la protection des biens des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

Maroc : un magistrat sévèrement sanctionné

Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire vient d’ordonner la révocation d’un juge exerçant dans un tribunal de première instance, condamné pour corruption. Le magistrat a été pris en flagrant délit, alors qu’il recevait la somme de 500 dirhams de la...

Retenue à la source sur loyers : ce que les MRE doivent savoir

Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) percevant des revenus fonciers issus de biens immobiliers situés au Maroc sont soumis à l’impôt sur le revenu. Un élément central de ce régime fiscal, la retenue à la source sur les loyers, doit être...

Que dit la douane marocaine si le MRE ne peut exporter sa voiture ?

L’entrée d’un véhicule au Maroc sous le régime de l’admission temporaire (AT) implique une obligation légale pour son propriétaire : sa réexportation hors du territoire dans les délais impartis.

Retour définitif des MRE : ce que dit la douane marocaine

Un retour au pays après des années passées à l’étranger ne s’improvise pas, surtout lorsqu’il s’accompagne d’un déménagement complet. Pour les Marocains résidant à l’étranger, la législation prévoit des exonérations douanières spécifiques, à condition...