Royal Air Maroc contre les low cost : la stratégie du PDG dévoilée

« Les compagnies aériennes du CCG (Golfe, NDLR) sont beaucoup plus orientés vers l’Asie. Nous sommes beaucoup plus forts au sud et au nord, en l’Afrique et l’Europe », a déclaré Abdelhamid Addou dans une interview accordée à CNN. Selon lui, RAM fait face à une forte concurrence des compagnies low cost. « Là où il est difficile pour nous de rivaliser, c’est face aux compagnies low cost. Nous avons plus de 40 concurrents dans notre pays et nous avons donc dû créer un nouveau modèle et un nouveau marché, et c’est pourquoi nous réussissons aujourd’hui. Je pense que nous réussissons grâce à cette vision et aux équipes qui ont déployé beaucoup d’efforts pour développer ce nouveau modèle », explique le PDG de RAM.

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Wizz Air, EasyJet et Ryanair qui disposent de ressources européennes aussi phénoménales figurent parmi ses grandes concurrentes de RAM. N’empêche, la compagnie aérienne nationale sait rivaliser avec elles. « Tout d’abord, nous développons un marché différent, celui de l’Afrique, plutôt que de nous limiter au simple transport point à point. Et même sur ce marché, notre produit est différent. Nous ne sommes pas une compagnie low cost. Dès que vous franchissez une étape, dès que vous franchissez une première étape dans la ligne comme la nôtre, vous ressentez l’atmosphère du pays, sa culture, et vous vivez une expérience différente, et c’est important pour nous », se félicite Addou. Et de poursuivre : « Notre produit est différent, complètement différent. Nos équipes de service sont différentes. Et c’est ce qui fait la différence ».

Il estime que les passagers sont prêts à payer plus cher pour une meilleure expérience qu’une compagnie low cost. « Je pense qu’il y a un marché pour tous. Je pense que, pour revivre la première expérience du pays, la compagnie aérienne est le meilleur moyen de commencer un bon voyage », assure le PDG de RAM, soulignant que c’est là que réside la valeur ajoutée de sa compagnie. « Nous sommes géographiquement au centre et nous pouvons capitaliser sur cette diaspora pour la transporter, en plus du tourisme », ajoute-t-il.

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Addou a par ailleurs dévoilé l’ambition de sa compagnie, celle d’agrandir sa flotte. « Lorsque vous transportez quelqu’un en Dreamliner de New York à Casablanca, puis de Casablanca à Lagos en 737, l’expérience peut être complexe. Nous allons commencer à moderniser nos 737 pour les équiper de sièges Business totalement allongés (full flat seats), ce qui nous permettra de maintenir la même expérience sur les vols long-courriers et court-courriers », explique-t-il, s’agaçant par ailleurs des retards de livraison des appareils par les principaux constructeurs. « Quand on a des retards de livraison de 15 à 18 mois, on est frustré. Mais nous sommes tous confrontés au même problème. »