La famille de Souheil El Khalfaoui, un jeune homme tué après un tir policier dans le quartier de la Belle-de-Mai, à Marseille, le 4 août 2021 aux alentours de 19h30, lors d’un contrôle, a porté plainte pour détournement de scellés. Une enquête est en cours.
L’affaire Souheil El Khalfaoui est loin de connaître son épilogue. Contre toute attente, plusieurs pièces capitales du dossier comme une vidéo de caméra de surveillance d’une agence bancaire de la Caisse d’Épargne toute proche, l’enregistrement de l’audition filmée du policier mis en cause ou encore la balle qui a tué Souheil, ont été « égarées », a annoncé la juge qui instruit l’enquête sur la mort du jeune homme. « Après plusieurs mois de recherches », « neuf scellés […] demeurent introuvables », peut-on lire dans un courrier daté du 4 juin adressé à l’avocat de la famille, révélé par Mediapart. Après leur sortie du service de stockage début 2022, « ils n’ont en effet jamais été restitués au greffe des scellés », précise le courrier.
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Mécontente, la famille porte plainte pour détournement de scellés. Dans un communiqué, ses conseils dénoncent « des pratiques dignes de systèmes de corruption, visant à étouffer la vérité sur un crime policier ». Dans cette plainte déposée en juin, ils accusent la procureure de la République de Marseille de l’époque, Dominique Laurens, d’avoir « volontairement détourné les neuf scellés ». Pour Arié Alimi, avocat de la famille, certains magistrats du parquet et notamment à Marseille ont une idée très subjective de la loi dans l’objectif de protéger les fonctionnaires de police.
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Et de conclure : « Cette plainte permettra, je l’espère, de nettoyer les écuries d’Augias ». Suite à la réception de la plainte, le parquet de Marseille a ouvert une enquête. Il a réfuté toute « intention de dissimulation ». Selon le parquet, la perte des scellés ne « devrait pas nuire à l’instruction », car chaque scellé a fait l’objet « d’un procès-verbal ».