Alès : l’affaire Hocine Batouche relancée après 26 ans

29 mai 2025 - 10h00 - France - Ecrit par : S.A

Vingt-six ans après, l’affaire Hocine Batouche du nom du petit adolescent de 9 ans, retrouvé mort, le crâne fracassé, l’été 1999 à Alès (Gard), n’est toujours pas refermé. Un nouvel appel à témoins vient d’être lancé dans l’enquête sur ce meurtre irrésolu.

La justice française va-t-elle enfin élucider l’affaire Batouche ? Le parquet d’Alès (Gard) a lancé un appel à témoins dans l’enquête sur le meurtre de Hocine Batouche, 9 ans, en 1999. « On a donné une nouvelle impulsion à ce dossier en espérant pouvoir retrouver l’auteur des faits », commente le procureur Abdelkrim Grini auprès de BFMTV.com.

Le 10 juillet 1999 vers 15 heures, le jeune garçon était sorti de l’appartement familial pour se rendre au « Super U » situé à quelque 900 mètres pour « acheter un pot de confiture à l’abricot pour aider sa mère à pâtisser », indique l’avis de recherche. Il était parti avec 15 francs en poche. Il était vêtu d’un short, d’un t-shirt et portait des claquettes aux pieds. Alors que sa mère attendait son retour, le garçon de 9 ans, arrivé d’Algérie quelques mois auparavant et ne parlant pas très bien français, n’est jamais revenu à la maison. De quoi inquiéter sa mère qui signala sa disparition. À l’époque, une enquête avait été ouverte.

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Après d’importantes recherches, le corps du garçonnet avait été retrouvé un mois plus tard, le 10 août 1999, à quelques centaines de mètres de chez lui, au pied du crassier d’Alès, un amoncellement de résidus miniers, « dans un secteur très difficile d’accès du fait de la végétation très dense et hostile ». Il avait été retrouvé mort, le crâne fracassé. Une autopsie sera réalisée. Selon ses conclusions, Hocine est mort après avoir reçu plusieurs coups portés à la tête avec un objet contondant. On ne sait pas s’il a été abusé sexuellement. « Le ou les auteurs de l’enlèvement et du meurtre du jeune Hocine n’ont pas pu être identifiés », indique également l’appel à témoins.

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« Je ne dis pas qu’on a identifié quelqu’un, mais on a des éléments que l’on souhaite pouvoir corroborer avec l’appel à témoins. C’est le minimum que l’on doit à la famille » du petit garçon, explique Abdelkrim Grini. Si son père et sa mère sont morts respectivement en 2001 et 2021, ses frères aînés sont vivants et vivent toujours à Alès. Ils espèrent qu’ils connaîtront la vérité un jour. « La famille attend depuis 26 ans sans rien dire, ils ont confiance en la justice. Je suis moi-même père de famille, je ne peux pas rester insensible à cette histoire », conclut le procureur.

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