Rachid M’Barki licencié par BFMTV, une plainte déposée
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Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour servir des intérêts étrangers, entre 2021 et 2022, sans en référer à sa hiérarchie, Rachid M’barki, ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, mis en examen pour « corruption passive » et « abus de confiance », est finalement passé aux aveux lors de sa garde à vue à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE).
« Il m’est arrivé de recevoir des sommes d’argent […] Oui, je reconnais les faits de corruption passive », a confessé Rachid M’barki lors de sa garde à vue à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE). Ces rares confessions font suite aux investigations de la BRDE menées à la suite d’une enquête interne qui a été menée pour savoir s’il « a agi seul, et identifier les dysfonctionnements ayant permis l’arrivée à l’antenne de ces brèves hors de toutes les règles internes habituelles. » En janvier dernier, il était accusé d’avoir utilisé l’antenne pour diffuser des informations erronées ou très orientées pour servir des intérêts étrangers, entre 2021 et 2022, sans en référer à sa hiérarchie, notamment un reportage sur l’organisation d’un forum économique Maroc-Espagne à Dakhla, lors duquel il a employé le terme « Sahara marocain » en lieu et place du terme « Sahara occidental », terme utilisé par les médias français. Les éléments de la BRDE sont ainsi tombés sur un grand nombre de messages compromettants pour l’ex-présentateur de la célèbre émission de faits divers « Faites entrer l’accusé » sur RMC. Il s’agit d’échanges confidentiels entre le lobbyiste Jean-Pierre Duthion, un homme payé pour défendre les intérêts de clients, également mis en examen et le journaliste, exhumés du téléphone du premier par les enquêteurs.
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« Rachid, salut mon frérot, si tu pouvais me dire quand tu peux m’envoyer les scripts parce qu’ils m’ont appelé du bled, juste que je puisse leur dire qu’on puisse voir si on peut faire deux trois rectifs », peut-on lire dans l’une de ces conversations. Il ressort des investigations que Rachid M’Barki a envoyé à au moins neuf reprises les photos des textes de son prompteur en intégralité à sa source en amont de leur diffusion, fait savoir Le Parisien, ajoutant qu’« il aurait effectué des modifications à la demande insistante du lobbyiste ». Pour preuve, un sujet sur la tenue d’un forum économique entre le Maroc et l’Espagne au Sahara. Deux versions du prompteur ont été retrouvées sur le téléphone du lobbyiste, fait-on savoir. Autre message compromettant : un échange portant sur la « possibilité d’un sujet critiquant un blogueur britannique qui irrite les oligarques russes en révélant les yachts dont ils sont propriétaires saisis dans le cadre des sanctions européennes ». « Ils [les clients] veulent se le faire, ce blogueur. Tu peux M’Barkiser ça ou tu penses que c’est trop chaud ? », demande Jean-Pierre Duthion à Rachid M’Barki. « Je regarde mais c’est possible […] Ça va te faire des dettes supplémentaires, mdr », lui répond le journaliste.
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Le lobbyiste a payé les services du journaliste avec des billets de banque lors de rendez-vous à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Les enquêteurs ont retrouvé la photocopie du relevé d’identité bancaire d’un compte au Maroc de Rachid M’Barki sur le téléphone de Jean-Pierre Duthion, ainsi que la trace d’un virement de 2 000 euros. « Au départ, j’étais un peu surpris et disons qu’il a été insistant et voilà, j’ai pris », a-t-il confessé. « Pour quelle raison avoir accepté cet argent la première fois ? Est-il normal pour un journaliste de toucher de l’argent de la part d’une source ? », lui a demandé une enquêtrice. « Sans doute par faiblesse, s’est excusé le journaliste en garde à vue. […] C’est une entorse, même un coup de canif à la déontologie du journaliste. » À l’en croire, il aurait encaissé entre six et huit mille euros. Une rémunération occulte jugé dérisoire au regard des risques professionnels et judiciaires encourus. Il aurait été également motivé par la frustration professionnelle. Le journaliste franco-marocain justifie par ailleurs son acte par son sentiment d’avoir été « de plus en plus écarté » au sein de la chaîne d’informations depuis l’arrivée de Marc-Olivier Fogiel à la direction générale.
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Aujourd’hui, Rachid M’barki, ex-présentateur franco-marocain du journal de la nuit de BFMTV, poursuit sa carrière de journaliste au sein du groupe Eco Média, au Maroc.
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