
Les chrétiens marocains contraints de vivre leur foi en secret
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La communauté chrétienne au Maroc a réitéré, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël, sa demande d’abrogation de l’article 220 du Code pénal et de la dépénalisation du prosélytisme.
« Nous sommes convaincus que vous accordez actuellement la priorité à la réforme du Code pénal, notamment en abrogeant certains articles relatifs à la rupture du jeûne en public et aux relations consensuelles », a rappelé le pasteur Adam Rbati, président de l’Union des chrétiens marocains, dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, le 25 décembre.
Tout en saluant les « efforts déployés pour ancrer et défendre les libertés », l’Union demande l’abrogation de l’article 220 du Code pénal qui en son alinéa 2 punit d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans, assortie d’une amende « quiconque utilise des moyens de séduction pour ébranler la foi d’un musulman ou le convertir à une autre religion, en exploitant sa faiblesse ou son besoin d’aide… »
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Dans une récente déclaration à Madar21, le responsable déplorait la persistance des discriminations envers les chrétiens marocains en raison de leur religion : « Nous ne pouvons pas pratiquer nos rites religieux ouvertement, nous avons recours à des églises domestiques, nous sommes contraints de nous marier selon des documents islamiques, il nous est interdit de donner des prénoms chrétiens à nos enfants et nous ne disposons même pas de cimetières chrétiens ».
Adam Rbati est convaincu que l’abrogation de l’article 220 permettra aux chrétiens marocains de jouir pleinement de leur liberté religieuse. Selon le rapport 2020 du Département d’État américain sur les libertés religieuses dans le monde, le Maroc compte entre 2 000 et 6 000 chrétiens. Leur nombre tournerait plutôt autour de 25 000, d’après l’Association marocaine des droits humains.
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