Les Marocains pourront-ils fêter l’Aid al adha cette année ?
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Alors que certains Marocains appellent à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha sur les réseaux sociaux, d’autres tiennent au respect de cette tradition religieuse.
Le hashtag #CancelEidAlAdha a émergé sur les réseaux sociaux pour appeler à l’annulation de la célébration de l’Aïd al-Adha en raison de la cherté de la vie. Selon les associations de défense des consommateurs, les prix des moutons et des chèvres sacrifiés devraient fortement augmenter par rapport à l’année dernière, rapporte Morocco World News. Cette hausse vertigineuse pourrait produire un impact négatif sur le pouvoir d’achat du Marocain moyen. À l’origine de cette augmentation attendue, les années successives de sécheresse qui ont affecté la production nationale, et l’épuisement du cheptel pendant la pandémie – lorsque les brebis qui mettaient bas ont été abattues. Estimant que l’achat d’un animal sacrificiel n’est qu’une « sunna » (tradition) en Islam, ces associations avancent que ceux qui n’en ont pas les moyens ne devraient pas se sentir obligés.
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En 1963, feu Hassan II avait annulé le rituel du sacrifice en raison de la « guerre du sable » entre le Maroc et l’Algérie. Ce conflit avait mis à mal la situation économique du pays. En 1981, la même décision avait été prise en raison d’une grave sécheresse qui a frappé le royaume et entraîné la mort d’une grande partie du bétail. La célébration de l’Aïd al-Adha avait été annulée en 1996, également en raison de vagues successives de graves sécheresses qui ont culminé en 1995, année déclarée par le gouvernement comme une catastrophe nationale.
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Le hashtag #CancelEidAlAdha passe mal auprès d’autres Marocains. Ces derniers le considèrent comme un affront à la religion. Selon eux, seuls les érudits ont le pouvoir d’émettre des fatwas sur les traditions et obligations établies. Affirmant que ces protestations annuelles étaient l’œuvre d’un lobby composé de grands courtiers en bétail, jouant sur la corde sensible de la religion auprès des gens simples, ils soupçonnent que des mouches électroniques algériennes soient derrière le hashtag. Leur intention serait de déstabiliser la situation au Maroc dans le cadre de la guerre électronique en cours entre les deux pays. « L’annulation de l’Aïd al-Adha a des répercussions religieuses, sociales et économiques majeures », a commenté Mustapha Benhamza, président du Conseil scientifique régional de l’Oriental. Il ajoutera : « il n’est pas permis d’accepter d’abandonner la Sunna (tradition) en islam, et s’il n’est pas possible pour une personne d’accomplir le rite, alors Dieu ne charge pas une âme au-delà de sa capacité. »
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Face à la cherté de la vie, le gouvernement marocain a pris des mesures pour garantir un approvisionnement adéquat en animaux sacrificiels. Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture a entre-temps fait savoir qu’environ 3 millions de têtes de moutons et de chèvres ont été réservées pour l’Aïd al-Adha, avec des mesures d’identification et de suivi en place depuis mars 2024. En parallèle, le gouvernement d’Aziz Akhannouch a temporairement ouvert les importations pour augmenter l’offre et stabiliser les prix. Trente-quatre marchés temporaires destinés aux sacrifices de l’Aïd al-Adha ont été créés et équipés dans tout le royaume pour compléter les marchés existants.
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