Au Maroc, la viande au kilo remplace le mouton de l’Aïd

À l’approche de la célébration de l’Aïd al-adha, les prix du mouton pour le sacrifice ont connu une hausse sans précédent dans les marchés, obligeant bon nombre de Marocains à trouver une alternative.

C’est le rush dans les abattoirs. Face à la hausse généralisée des prix du mouton pour l’Aïd, bon nombre de Marocains résidant à Tétouan et dans d’autres villes du royaume ont pris d’assaut les abattoirs ces derniers jours pour acheter de la viande au kilo, rapporte le site Al3omk. Le kilo de viande du mouton coûte entre 120 et 150 dirhams et le prix du kilogramme de bœuf varie entre 100 et 120 dirhams à Tétouan et environs alors que les prix des moutons s’élèvent à 3000 dirhams et peuvent atteindre plus de 7000 dirhams et ceux des chevreaux tournent autour de 2000 voire 4000 dirhams.

Mustapha.R, un chef de famille et employé à Tétouan, dit se trouver dans l’incapacité d’acheter le mouton pour le sacrifice en raison de « l’extrême cherté ». Le mouton le moins cher qu’il dit avoir trouvé coûtait 3000 dirhams, alors qu’auparavant il suffirait de débourser moins de 1500 dirhams pour l’acquérir. Comme lui, ils sont nombreux ces Marocains qui souffrent de la hausse vertigineuse des prix du mouton. Certains optent d’ailleurs pour un chevreau à un prix raisonnable plutôt qu’un mouton. Mais les prix des chevreaux commencent aussi à augmenter en raison de la ruée vers cette option.

« La sécheresse sans précédent que connaît notre pays ces dernières années a eu un impact significatif sur le secteur agricole, en particulier en ce qui concerne le cheptel national, tant en termes de nombre que de productivité, en raison de déséquilibres dans les cycles de reproduction », a récemment expliqué le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki devant le Parlement. Selon lui, la flambée des prix du mouton « est due à l’augmentation des coûts de production de la viande rouge en raison de la dégradation de la couverture végétale des pâturages et de la baisse de la production de fourrage, ainsi que de l’augmentation des prix des aliments d’environ 70 % ».