Le mouton de l’Aïd Al Adha devient un luxe inaccessible pour les Marocains

15 juin 2024 - 09h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Les Marocains devront dépenser énormément pour acheter le mouton de l’Aïd en cette période marquée par l’inflation des prix. L’analyste économique Rachid Lahlou note que la dépense pour le mouton de l’Aïd épuise un tiers du revenu annuel des ménages.

Alors que le revenu moyen des Marocains est de 30 000 dirhams par an dans certaines régions et ne dépasse pas 9000 dirhams dans d’autres, le mouton coûte entre 3000 et 6000 dirhams, soit un tiers du revenu annuel en un seul jour, fait remarquer l’analyste économique Rachid Lahlou auprès du site Al3omk, soulignant toutefois que les musulmans ne sont pas obligés de pratiquer le sacrifice rituel du mouton, car il s’agit d’une Sunna et non d’une obligation. D’ailleurs, il note que la dépense pour l’Aïd est pesante en raison de la situation économique actuelle, notamment des salaires bas et des périodes de sécheresse successives, ce qui réduit le nombre de têtes de bétail, qui varie entre 4 et 6 millions, alors que l’ancien ministre de l’Agriculture, actuel chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, avait promis d’atteindre 8 millions.

À lire :Maroc : attention à l’arnaque au mouton de l’Aïd

Selon l’expert, recourir à l’emprunt n’est pas une solution, car la loi islamique n’autorise pas une personne à emprunter avec intérêt pour accomplir une Sunna. Selon ses explications, solliciter des prêts lors des occasions affaiblira le revenu individuel de manière difficilement gérable. Rappelant que le roi Mohammed VI sacrifie à la tradition chaque année, au nom de tous les Marocains, l’expert économique estime que les Marocains peuvent renoncer à cette pratique religieuse. Soulignant que cette occasion religieuse a pris un caractère social, Lahlou estime que l’intervention des acteurs religieux pour éduquer les citoyens et les encourager à équilibrer entre revenu et dépense s’avère nécessaire. Si la situation économique reste inchangée jusqu’à l’année prochaine, cela conduira inévitablement à l’abandon par les Marocains de cette pratique, analyse l’expert.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Religion - Prix - Aïd al-Adha 2025 - Islam

Aller plus loin

Aïd Al-Adha au Maroc : les moutons à prix d’or

À quelques jours de l’Aïd Al-Adha prévu le 29 juin, le prix du mouton reste élevé. Les Marocains devront débourser 1 000 à 1 500 dirhams de plus par rapport à l’année dernière...

Maroc : les prix du mouton s’envolent, l’Aïd al-adha menacé ?

Les Marocains pourront-ils acheter des moutons pour le sacrifice de l’Aïd al-adha cette année ? A environ cinq mois de la célébration de cette fête, l’inquiétude enfle face à la...

Prix du mouton : les Marocains auront-ils les moyens de célébrer l’Aïd Al-Adha ?

Au Maroc, la hausse vertigineuse du prix des moutons risque de compromettre la célébration de l’Aïd Al-Adha par plusieurs familles. Les prix de ces bêtes ont grimpé de 20 à 40 %...

À l’approche de l’Aïd al-adha, les prix de l’agneau s’envolent en France

À quelques semaines de la célébration de l’Aid al-adha en France, le prix de l’agneau connaît une légère augmentation.

Ces articles devraient vous intéresser :

MRE : Du changement pour l’opération Marhaba 2024

Contrairement aux années antérieures, l’opération Marhaba marquant le retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE) au Maroc va démarrer deux jours avant la date habituelle. La coïncidence avec l’Aïd al-Adha oblige.

Officiel : l’Aïd Al-Adha aura lieu le lundi 17 juin au Maroc

Le 1ᵉʳ Dou Al Hijja de l’an 1445 de l’hégire correspondra au samedi 8 juin 2024 et l’Aïd Al-Adha sera célébré au Maroc le lundi 17 juin, a annoncé vendredi soir le ministère des Habous et des Affaires islamiques.

Fin de la collecte d’argent dans les mosquées marocaines

Au Maroc, le conseil du gouvernement a récemment approuvé un projet de décret relatif à l’organisation des opérations de collecte de dons auprès du public et à la distribution d’aides à des fins caritatives. Il ne sera plus possible de collecter des...

Aïd al-Fitr au Maroc : les salons de coiffure pris d’assaut

Au Maroc, les salons de coiffure retrouvent une affluence en cette période de fin de ramadan. Les Marocains célèbrent l’Aïd El Fitr ce mercredi 10 avril.

Une journaliste franco-marocaine conteste l’interdiction du hijab sur la carte de presse en France

La journaliste franco-marocaine Manal Fkihi a annoncé son intention de contester la règle interdisant aux femmes voilées de porter le hijab sur la photo de la carte de presse française. Cette décision fait suite au refus de la Commission de délivrance...

Aïd Al-Adha au Maroc : alerte sur les viandes vertes

Redoutant le verdissement des viandes à cause des fortes températures au Maroc et les maladies qui pourraient en découler, des experts appellent les consommateurs à la vigilance lors de la célébration de l’Aïd al-Adha.

Hajj : une clause "anti-protestation" fait polémique au Maroc

L’introduction par le ministère des Habous et des Affaires islamiques dirigé par Ahmed Taoufiq d’une clause qui oblige le pèlerin marocain pour le hajj 2024, un des cinq piliers de l’islam, « à ne pas protester même en cas de retard de l’avion », fait...

La Youtubeuse marocaine "Mi Naima" au cœur d’un nouveau scandale

“Mi Naïma” fait à nouveau parler d’elle. La Youtubeuse marocaine, connue pour ses controverses, a récemment publié une vidéo dans laquelle on la voit lire certains versets du Coran de manière désinvolte. La vidéo a suscité la colère des internautes.

À Casablanca, les commerçants paient cher l’annulation de l’Aïd al-Adha

L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha produit un impact négatif sur l’activité des commerçants, notamment ceux des fruits secs et des épices de Derb Omar à Casablanca.

Ramadan 2024 en France : Le Maroc perd la main sur l’encadrement religieux des MRE

À l’approche du mois de Ramadan, des voix s’élèvent pour réclamer une formation religieuse adaptée aux Marocains résidant à l’étranger, notamment en France.