Malgré l’assurance du chef du gouvernement, Aziz Akhannouh, qui déclarait le 9 mai devant le parlement que l’Aïd Al-Adha ne sera pas annulé et que l’Exécutif travaille à réguler les prix pour garantir la disponibilité suffisante de moutons, l’inquiétude gagne de nombreux Marocains qui se demandent s’ils pourront sacrifier à cette tradition en cette année marquée par une inflation inédite qui avoisine les 10 %.
Selon les prévisions du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le prix du mouton devrait augmenter de 15 à 25 % par rapport à l’année dernière. Mais la hausse pourrait aller jusqu’à 40 % en raison de la sécheresse qui frappe durement le royaume, la pire jamais enregistrée depuis 40 ans selon les éleveurs, et de l’inflation des prix des intrants nécessaires à l’engraissage des bêtes, conflit russo-ukrainien oblige. Une situation difficile à vivre pour les ménages marocains à faible revenu, dont le pouvoir d’achat s’est considérablement amenuisé.
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Pour sa part, le gouvernement maintient la célébration de l’Aïd Al-Adha. Pour maîtriser la flambée des prix, il avait décidé d’importer un million de moutons en provenance d’Espagne, d’Italie et de Roumanie pour atteindre 6,5 millions de bêtes, contre une demande estimée à 5,5 millions. Pour le moment, on est encore loin du compte. Une campagne digitale avec le hashtag #annulation de l’Aïd Al-Adha a été lancée par les internautes, face à la cherté du prix des ovins et caprins.
Plusieurs Marocains songent sérieusement à renoncer à la célébration de l’Aïd prévue fin juin. D’autres tiennent, malgré tout, à accomplir ce rituel. Mais ils devront en payer le prix fort, parce qu’à la hausse du prix du mouton, se greffe celle des produits alimentaires qui est de 16,8 %, selon le HCP. Par ailleurs, les Marocains, en ce début de saison estivale, auront à choisir entre célébrer l’Aïd Al-Adha ou partir en vacances. Pour certains, les choix est déjà fait.