
Maroc : très très chère huile d’olive
L’huile d’olive est devenue un luxe inaccessible pour les ménages marocains à revenus modestes. Le prix du litre a déjà franchi la barre des 100 dirhams.
L’annulation par le roi Mohammed VI du rituel du sacrifice de l’Aïd Al-Adha produit un impact négatif sur l’activité des commerçants, notamment ceux des fruits secs et des épices de Derb Omar à Casablanca.
« Nous observons déjà une stagnation dans plusieurs secteurs, accompagnée d’une chute des prix qui entame même le capital des grossistes. Il est important de rappeler que les marges sont faibles dans le commerce de gros, mais que les pertes peuvent être très lourdes », a affirmé à Saïd Farah à FreshPlaza, secrétaire général de l’Union des commerçants et professionnels de Derb Omar. Selon lui, les produits alimentaires les plus touchés sont les épices, les abricots secs, les pruneaux, les raisins secs, le gingembre et les légumineuses.
« Près de 90 % des épices sont importées d’Inde et la majorité des légumineuses, ainsi que d’autres produits comme la muscade et le gingembre proviennent d’Égypte », précise un grossiste. Et d’expliquer : « Le secteur est actuellement en stagnation, de nombreux commerçants ayant déjà importé leurs stocks pour Aïd Al Adha à des prix élevés. Les prix se sont effondrés après l’annonce de l’annulation du rituel du sacrifice et les pertes s’élèvent à 3 à 4 DH par kilo et je parle ici de pertes en capital, pas de manque à gagner. Pour certains produits, les pertes atteignent jusqu’à 20 DH par kilo. »
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À en croire les commerçants interrogés, l’offre dépasse largement la demande, et des pertes majeures sont à prévoir. Une situation qui s’explique, selon eux, par le fait que la durée de conservation du produit ne dépasse pas trois à quatre mois. Leur souhait, c’est que les prix vont remonter au plus vite, afin de surmonter cette conjoncture difficile.
« Les pertes sont encore plus importantes pour d’autres commerçants, notamment ceux qui ont importé des conteneurs entiers de petits outils spécifiquement pour le rituel du sacrifice », fait savoir le représentant des grossistes, Saïd Farah. Et d’ajouter : « En tant qu’organisation représentative, nous avons le devoir de porter leur détresse. Mais d’un autre côté, nous sommes conscients de l’importance de l’annulation du sacrifice cette année pour contenir l’inflation, qui nous touche également, tout comme le pouvoir d’achat de nos concitoyens ».
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