La crise de l’élevage perdure au Maroc. Le cheptel national a chuté de 38 % par rapport à 2016, année où a été effectué un recensement général de l’agriculture, a fait savoir le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari lors du point de presse hebdomadaire suivant le Conseil du gouvernement la semaine dernière. Le Maroc a ainsi perdu en 9 ans plus d’un tiers de son cheptel national. Cette chute drastique du cheptel s’explique par plusieurs facteurs. « La situation était déjà fragilisée au fil des années. Il a suffi qu’il y ait une sécheresse dure et durable combinée à la flambée des prix des aliments de bétails pour que le système s’effondre », explique à RFI l’agro-économiste Larbi Zagdouni.
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Face à la baisse drastique du cheptel, le gouvernement a annoncé « un programme global de soutien au secteur de la production animale ». Ce programme comprend six volets, portant sur la nutrition animale, à travers la fourniture d’aliments subventionnés aux éleveurs, l’encadrement technique visant à améliorer la productivité des ovins, caprins, bovins et camélidés, ainsi que la santé animale, a précisé El Bouari. Aux yeux de Zagdouni, ce programme ne sera pas suffisant. Selon lui, il faut remettre en question le modèle agricole marocain. « On a fragilisé encore davantage notre système d’élevage par la réduction de sa base essentielle. Ce type de politique s’est amplifié avec l’avènement en 2008 du programme, soi-disant d’économie d’eau, qui a fini par se traduire par une extension démesurée des superficies irriguées, au moment même ou les apports en eau des précipitations n’ont cessé de diminuer » explique l’expert.
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Cette situation fait redouter l’annulation du sacrifice de l’Aïd. Ce rituel sera-t-il effectué cette année ? Le ministre de l’Agriculture n’a pu répondre à cette préoccupation.