Prix du poulet : les Marocains en colère
Les prix de la volaille au Maroc connaissent depuis quelques mois une hausse significative, provoquant le mécontentement des Marocains, notamment les couches les plus fragiles.
Au Maroc, les prix de la volaille et des œufs s’envolent au grand dam des consommateurs. Quelles en sont les causes ?
Le prix d’un kilo de poulet varie entre 20 et 22 dirhams. S’agissant du prix des œufs, il a explosé ces derniers jours. Un œuf coûte plus de 1,50 dirham. Dans une interview à Hespress, Dr Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur justifie la flambée des prix de la volaille et de ses dérivés. « Étant donné que les prix des viandes rouges sont trop chers et ceux des poissons aussi, les gens se rabattent sur la volaille. Dans ce contexte, bien sûr, la demande augmente et par conséquent les prix s’envolent », explique-t-il, déplorant le fait qu’il n’y ait plus d’équilibre entre les viandes rouges, les poissons et la viande blanche. Actuellement, un kilo de viande rouge coûte pas moins de 100 DH. Les prix des poissons connaissent aussi une forte augmentation.
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L’autre cause à l’origine de cette flambée des prix de la volaille et de ses dérivés est l’augmentation du prix de la nourriture pour bétail. Tous les prix ont flambé à l’échelle internationale avant de chuter dernièrement. Mais la chute des prix n’a pas provoqué au Maroc la baisse des prix de la volaille. « Au Maroc ce n’est pas le cas, les prix n’ont pas chuté, c’est la même chose que pour le carburant et l’on se pose la question, pourquoi ça augmente automatiquement ? Malheureusement, même si les prix chutent à l’international, cela ne se répercute, pas sur le marché national et c’est la même chose pour bons nombres d’autres produits, alimentaires ou autres », assure Dr Bouazza Kherrati.
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Autre cause ? « Par ailleurs, selon certains professionnels, il se dit également que, ceux qui dirigent ce secteur ont convenu avec ceux gérant les couvoirs de ne pas inonder le marché par une production excessive de poussins. Ce qui par conséquent contribue à cette cherté de la viande blanche », explique encore le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, ajoutant que la volaille dépend, à 99 % du marché extérieur. « Chacun défend ses libertés. Les producteurs de volaille ne veulent pas passer par les abattoirs, ce qui fait que 90 % de la production des volailles sont vendues de manière informelle. Dans tous les pays quels qu’ils soient, il y a un contrat entre les producteurs et les abattoirs. Ce sont ces derniers, qui de leur planning, font la commande et les éleveurs, produisent et fournissent en fonction du prix », poursuit le militant des droits des consommateurs, faisant remarquer que ce système n’existe pas au Maroc.
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Au Maroc, la filière avicole représente l’un des secteurs les plus dynamiques de l’agriculture. Elle génère un chiffre d’affaires de 36,9 milliards de dollars et crée 142 000 emplois directs, ainsi que 328 000 emplois indirects en 2022. Dr Bouazza Kherrati appelle les autorités à encadrer le secteur notamment en matière de concurrentialité, pour voir les effets horizontaux ou verticaux entre les professionnels.
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