Maroc : une flambée inquiétante du prix de la volaille et des oeufs

8 décembre 2023 - 16h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, les prix de la volaille et des œufs s’envolent au grand dam des consommateurs. Quelles en sont les causes ?

Le prix d’un kilo de poulet varie entre 20 et 22 dirhams. S’agissant du prix des œufs, il a explosé ces derniers jours. Un œuf coûte plus de 1,50 dirham. Dans une interview à Hespress, Dr Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur justifie la flambée des prix de la volaille et de ses dérivés. « Étant donné que les prix des viandes rouges sont trop chers et ceux des poissons aussi, les gens se rabattent sur la volaille. Dans ce contexte, bien sûr, la demande augmente et par conséquent les prix s’envolent », explique-t-il, déplorant le fait qu’il n’y ait plus d’équilibre entre les viandes rouges, les poissons et la viande blanche. Actuellement, un kilo de viande rouge coûte pas moins de 100 DH. Les prix des poissons connaissent aussi une forte augmentation.

À lire : Flambée du prix du poulet au Maroc après l’allègement des mesures Covid

L’autre cause à l’origine de cette flambée des prix de la volaille et de ses dérivés est l’augmentation du prix de la nourriture pour bétail. Tous les prix ont flambé à l’échelle internationale avant de chuter dernièrement. Mais la chute des prix n’a pas provoqué au Maroc la baisse des prix de la volaille. « Au Maroc ce n’est pas le cas, les prix n’ont pas chuté, c’est la même chose que pour le carburant et l’on se pose la question, pourquoi ça augmente automatiquement ? Malheureusement, même si les prix chutent à l’international, cela ne se répercute, pas sur le marché national et c’est la même chose pour bons nombres d’autres produits, alimentaires ou autres », assure Dr Bouazza Kherrati.

À lire : Maroc : les raisons de la flambée du prix des volailles

Autre cause ? « Par ailleurs, selon certains professionnels, il se dit également que, ceux qui dirigent ce secteur ont convenu avec ceux gérant les couvoirs de ne pas inonder le marché par une production excessive de poussins. Ce qui par conséquent contribue à cette cherté de la viande blanche », explique encore le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur, ajoutant que la volaille dépend, à 99 % du marché extérieur. « Chacun défend ses libertés. Les producteurs de volaille ne veulent pas passer par les abattoirs, ce qui fait que 90 % de la production des volailles sont vendues de manière informelle. Dans tous les pays quels qu’ils soient, il y a un contrat entre les producteurs et les abattoirs. Ce sont ces derniers, qui de leur planning, font la commande et les éleveurs, produisent et fournissent en fonction du prix », poursuit le militant des droits des consommateurs, faisant remarquer que ce système n’existe pas au Maroc.

À lire : Fêtes de fin d’année : flambée du prix des viandes de volaille au Maroc

Au Maroc, la filière avicole représente l’un des secteurs les plus dynamiques de l’agriculture. Elle génère un chiffre d’affaires de 36,9 milliards de dollars et crée 142 000 emplois directs, ainsi que 328 000 emplois indirects en 2022. Dr Bouazza Kherrati appelle les autorités à encadrer le secteur notamment en matière de concurrentialité, pour voir les effets horizontaux ou verticaux entre les professionnels.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Consommation - Alimentation - Inflation

Aller plus loin

Pas de volaille brésilienne pour le Maroc

Le ministère brésilien de l’Agriculture a pris des mesures drastiques après la découverte d’un cas de maladie de Newcastle dans un élevage de volailles à Anta Gorda, dans l’État...

Maroc : les raisons de la flambée du prix des volailles

La flambée des prix des volailles au Maroc serait due à la chaleur, la saison estivale et la multiplication des intermédiaires. C’est du moins l’explication qu’avance la...

Prix du poulet : les Marocains en colère

Les prix de la volaille au Maroc connaissent depuis quelques mois une hausse significative, provoquant le mécontentement des Marocains, notamment les couches les plus fragiles.

Flambée du prix du poulet au Maroc après l’allègement des mesures Covid

Sur les marchés du royaume, le prix des volailles a soudainement augmenté de 2 à 3 dirhams le kilo. L’autorisation des fêtes de mariage suite à l’allègement des mesures...

Ces articles devraient vous intéresser :

Ramadan et réseaux sociaux : les photos d’iftar divisent

Pendant le mois sacré de Ramadan, de nombreux influenceurs marocains publient quotidiennement sur les réseaux sociaux des photos de tables garnies de mets et de boissons pour la rupture du jeûne (iftar). Un comportement perçu comme de la provocation...

Maroc : pas de substances toxiques dans la viande rouge

Les informations faisant état de la présence de substances toxiques dans les viandes rouges proposées sur les marchés dans plusieurs villes marocaines sont fausses.

Bouteille de gaz au Maroc : nouvelle flambée des prix ?

Le Maroc se prépare à une nouvelle flambée des prix du gaz butane. Dès le 1ᵉʳ janvier prochain, le prix des bonbonnes de gaz de 12 kg pourrait grimper de 10 dirhams, passant ainsi de 50 à 60 dirhams. Cette augmentation s’inscrit dans un plan de...

Maroc : croissance économique malgré l’inflation persistante

Le taux d’inflation au Maroc va poursuivre sa tendance à la baisse, mais ne retrouvera pas son niveau d’avant 2022, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP) dans un récent rapport, notant une croissance de +3,3 % au quatrième trimestre de 2023,...

Immobilier au Maroc : le marché paralysé

Au Maroc, le secteur de l’immobilier sombre dans un immobilisme paralysant. Et, les défis à relever sont nombreux.

Le Maroc, gardien de la sécurité alimentaire mondiale

Le Maroc possède 70 % des réserves mondiales de phosphate, un minerai utilisé pour produire les engrais alimentaires. De quoi faire du royaume un garant de la sécurité alimentaire mondiale.

Intermarché bannit la fraise marocaine

Afin de valoriser des produits de saison et du terroir français, le groupement Les Mousquetaires, qui chapeaute les enseignes Intermarché et Netto, a pris une décision radicale : bannir les fraises et les cerises de ses étals durant les mois de...

La sécheresse pousse le Maroc à multiplier ses achats de blé sur le marché mondial

Le Maroc maintient son système de restitution à l’importation du blé tendre au profit des opérateurs. Une importante quantité de cette céréale sera bientôt commandée.

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Intoxications alimentaires : le Maroc à l’épreuve de la restauration rapide

La députée Hanane Atarguine, du groupe parlementaire du Parti authenticité et modernité (PAM), a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures pour renforcer les contrôles dans les restaurants et établissements de restauration rapide afin...