Interdiction d’un mariage homosexuel à Marrakech : l’Union des chrétiens marocains s’indigne

25 septembre 2024 - 21h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

L’Union des chrétiens marocains présidée par Adam Rabati critique l’interdiction du mariage homosexuel entre un Français et un Néo-zélandais dans un hôtel non loin de Marrakech (Ourika).

Samedi, les autorités se sont rendues dans un hôtel situé au douar Taourirte pour mettre fin à la célébration d’un mariage homosexuel entre un Français et un Néo-zélandais. Une interdiction qui suscite l’indignation du président de l’Union des chrétiens marocains (ICM), Adam Rabati. Dans une vidéo, il a rejeté la décision d’interdire les célébrations de cette union et s’est déclaré solidaire avec le couple homosexuel. Il a également tenu à présenter ses excuses au couple « au nom de tous les défenseurs des droits de l’Homme du royaume et des activistes qui luttent pour l’abolition de l’article 489 ».

Au Maroc, l’homosexualité est un délit interdit par l’article 489 du Code pénal. Cet article stipule : « est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 120 à 1000 dirhams, à moins que le fait constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. »

À lire :Marrakech : le mariage homosexuel d’un Français interrompu

Rabati a appelé les militants du pays et « ceux qui croient en les libertés individuelles » à se solidariser avec la communauté LGBT+ du Maroc. Celle-ci fait face, à elle seule, à la discrimination ainsi qu’aux discours de haine, estime-t-il. Le président de l’UCM a également appelé le secteur associatif et les activistes à une plus grande détermination pour l’abrogation de l’article 489, ainsi que les articles 490 et 491 qui répriment les relations sexuelles hors mariage.

À lire :Au Maroc, le parti au pouvoir dit niet au mariage homosexuel

Rappelant que le Maroc prévoit d’organiser en 2025 et 2030, des événements sportifs et culturels de grande envergure et que « les yeux du monde entier seront rivés sur le royaume », Rabati appelle à la révision de plusieurs articles du Code pénal à l’image de l’article 222 qui stipule qu’une rupture du jeûne, pendant le ramadan, en public est passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à six mois. Et de conclure : « Il faut remplacer ces articles par d’autres qui répriment la discrimination, la haine et la violence ».

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