Sous Hassan II et Mohammed VI, la foi chrétienne protégée

Dans une interview, l’analyste géopolitique Jean-Baptiste Noé, assure que « le gouvernement marocain n’a jamais persécuté les chrétiens. »

Dans une publication, le site d’information catholique Aleteia met en avant le « riche héritage chrétien du Maroc, remontant à l’Antiquité romaine », qui « est devenu un pilier de la diplomatie marocaine auprès du Vatican ». Le territoire antique qui englobe aujourd’hui le Maroc moderne possède des vestiges chrétiens remontant à près de deux millénaires, fait savoir l’auteur de l’article. Volubilis, autrefois capitale animée de la Mauritanie romaine tingitane, abritait les premières communautés chrétiennes fondées par « des marchands, des soldats et des fonctionnaires de l’Empire romain », a confié au même média l’analyste géopolitique et historien Jean-Baptiste Noé. Et d’assurer : « Le gouvernement marocain n’a jamais persécuté les chrétiens ».

Autres preuves de l’acceptation du christianisme : la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Tanger construite en 1961, cinq ans après l’indépendance du Maroc (1956). Avant elle, il y a eu la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, inaugurée en 1921. Pour l’analyste géopolitique, ces édifices sont « une preuve de la tolérance religieuse du royaume où le roi est néanmoins commandeur des croyants ».

Le Maroc est ainsi différent de nombreux États à majorité musulmane où le culte catholique se heurte à l’hostilité ou à des obstacles. Depuis 1976, le royaume et le Vatican entretiennent de bons rapports. Ces relations se sont renforcées au fil du temps. En avril 1980, le roi Hassan II s’était rendu au Saint-Siège où il avait rencontré le pape nouvellement installé. C’était la première visite d’un chef d’État musulman au Vatican. Cinq ans plus tard, le pape Jean-Paul II arrive à Casablanca. Lors de sa visite, le souverain pontife s’est adressé à plus de 100 000 jeunes musulmans marocains au stade de la ville après avoir parcouru les rues aux côtés de Hassan II.

L’arrivée au pouvoir des islamistes n’y changera rien. « Même si le Maroc a connu une victoire électorale islamiste dans les années 2010, il a toujours réussi à tenir à distance les bouleversements et les tensions que connaissent d’autres pays, comme l’Égypte ou l’Algérie voisine », a-t-il indiqué. Les relations entre Rabat et le Vatican se sont encore renforcées. En mars 2019, le pape François s’est rendu au Maroc. Lors de cette visite, il s’est entretenu avec le roi Mohammed VI et a communié avec les fidèles catholiques. Quelques mois après sa visite, le souverain pontife consacre cardinal l’archevêque de Rabat, Cristobal Romero. Pour l’analyste géopolitique, cette distinction sans précédent est « un signe que le dialogue avec le monde musulman est l’un des points majeurs du pontificat ».