Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

6 avril 2024 - 10h30 - Economie - Ecrit par : S.A

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une réponse immédiate de sa part et de la part des autres membres du gouvernement d’Aziz Akhannouch.

Les faillites s’accélèrent dans le secteur des cafés et de la restauration. Dans une correspondance adressée au Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, les propriétaires de cafés et de restaurants « alertent sur ce qu’ils considèrent comme des chiffres effrayants concernant le nombre de fermetures dans le secteur au Maroc et la perte d’emplois pour un grand nombre de travailleurs ». Cette correspondance fait suite à une étude de terrain réalisée par la Fédération nationale des propriétaires de cafés et restaurants (FNPCRM).

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La Fédération affirme avoir demandé une réunion avec le ministre depuis le 29 janvier 2024, mais cette demande reste lettre morte. Elle « a connu le même sort que plusieurs autres demandes que nous avons faites précédemment, soit pour organiser une réunion ou pour effectuer une étude diagnostique pour identifier les faiblesses dans le cadre législatif régissant le secteur des cafés et restaurants au Maroc, qui a été exploité par plusieurs institutions, et qui a inondé les professionnels marocains de révisions, d’instructions et d’amendes exorbitantes, profitant également de l’absence de représentants des très petites et petites entreprises dans tous ses conseils d’administration limités à la représentation patronale », déplore l’association.

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Elle se désole également du fait que ni le ministère de l’Emploi ni tous les ministères concernés n’aient agi suite aux nombreuses correspondances qu’elle leur a adressées au sujet des cafés et restaurants en faillite. « La situation à laquelle nous sommes arrivés avait été signalée au ministre auparavant, et nous lui avons demandé à plusieurs reprises de réaliser un diagnostic de terrain de la situation actuelle, et nous avons déposé des plaintes au ministère concernant les agressions subies par les professionnels de diverses institutions, mais le ministre nous a prouvé deux choses : la première est que la responsabilité est trop grande pour lui ou que les faillites subies par les petites entreprises dans notre pays ne font pas partie de ses préoccupations », confie Noureddine El Harrak, président de la Fédération. Et de poursuivre : « malgré la mort inquiétante d’un nombre d’entreprises, cela n’a pas poussé le ministre du Travail et des Petites entreprises à proposer des solutions, une ignorance que les professionnels ne peuvent ni ne vont tolérer ».

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« Les dialogues sociaux ne commencent qu’avec chaque secteur qui a organisé et organise des grèves continues », constate-t-elle, demandant au ministre de l’Intégration économique de fournir des réponses claires concernant cette dernière lettre « afin que nous puissions les transmettre à tous les professionnels marocains pour prendre les mesures nécessaires concernant le dialogue avec le gouvernement ». El Harrak espère à une réponse immédiate de la part de Younes Sekkouri et des autres membres du gouvernement.

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