
Le roi Mohammed VI accorde sa grâce à 991 personnes
À l’occasion de l’anniversaire du Manifeste de l’indépendance, le roi Mohammed VI a accordé sa grâce à 991 personnes condamnées à des peines d’emprisonnement au Maroc.
Le bureau exécutif du Centre Adala pour les droits humains demande « une grâce royale générale en faveur des détenus politiques au Maroc » à l’occasion de la Fête du Trône, prévue le 30 juillet.
Dans un mémorandum international adressé au délégué ministériel aux droits humains à Rabat, le Centre Adala pour les droits humains a indiqué que le 26ᵉ anniversaire de l’accession au trône du roi Mohammed VI constitue « un moment important pour évaluer les acquis réalisés dans les domaines des droits et libertés, y compris la liberté de la presse et d’expression », précisant que « les acquis restent limités dans un contexte où persistent des défis concrets entravant la liberté de la presse et d’opinion, marqués notamment par la poursuite des restrictions à l’encontre des journalistes à travers les poursuites judiciaires, les pressions politiques et économiques, ce qui entrave l’instauration d’une véritable liberté médiatique ».
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« Ce mémorandum présente une évaluation globale de l’état de la liberté de la presse et d’opinion au Maroc durant l’année 2025, dans le cadre des engagements internationaux souscrits par le Royaume conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et s’appuie sur une analyse des rapports des organisations de défense des droits humains, des données officielles et des témoignages de journalistes, dans le but d’observer les violations juridiques et politiques limitant la liberté d’expression et de la presse, et de formuler des recommandations pour renforcer un environnement médiatique libre et indépendant ».
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Le mémorandum a relevé que « les poursuites judiciaires à l’encontre des journalistes et des voix dissidentes se font de manière inéquitable et reposent sur des lois floues », notant l’existence de « restrictions juridiques et sécuritaires portant atteinte à la liberté de la presse et d’opinion au Maroc », « une régression de l’indépendance des médias du fait des pressions économiques et politiques » et le « rôle actif » joué par les associations de défense des droits humains dans le suivi des violations et la défense des droits. Le Centre a aussi procédé à une analyse des lois marocaines relatives à la liberté d’expression, et à un recensement des cas d’arrestation de journalistes, révélant un « manque de transparence dans l’application de la loi relative au droit d’accès à l’information, ce qui entrave le travail des journalistes et limite la liberté des médias ».
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« Les défenseurs des droits humains appellent à l’ouverture d’un dialogue national global incluant le gouvernement, la société civile, les syndicats de journalistes et les professionnels des médias, en vue de mettre à jour le cadre légal et réglementaire afin de promouvoir un environnement médiatique libre et indépendant », indique le mémorandum, précisant que « l’approche des élections législatives de 2026 est perçue comme un test décisif de l’engagement du Maroc en faveur du renforcement du pluralisme médiatique et de la participation politique libre » et que « l’amélioration du classement mondial reflète certaines réformes symboliques, comme la grâce royale accordée à des journalistes détenus, alors que les poursuites judiciaires, les pressions politiques et économiques persistent, ce qui réduit l’indépendance des médias et impose une large autocensure ».
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Le mémorandum recommande entre autres « l’octroi d’une grâce royale générale aux détenus politiques en état de détention ou condamnés en liberté, l’abrogation des dispositions légales utilisées pour restreindre la liberté d’expression, notamment les articles 265 et 126 du Code pénal, la garantie de procès équitables et transparents, et le renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire, la promotion de la transparence dans la distribution des annonces publiques et du soutien financier, l’ouverture d’un dialogue national global pour moderniser le cadre légal et réglementaire de la liberté de la presse, et le soutien économique et technique des médias indépendants pour renforcer leur capacité de résilience ».
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