Annulation de l’Aïd al-Adha : les Marocains ravis

Dans un message mercredi, le roi Mohammed VI a invité les Marocains à ne pas célébrer l’Aïd al-Adha cette année, en raison des effets de la sécheresse sur le cheptel national. Un appel royal largement salué sur les réseaux sociaux.

Les Marocains ont favorablement accueilli le message du Souverain qui a appelé à s’abstenir de fêter l’Aïd al-Adha. Suite à la lecture de ce message royal par le ministre des Habous et des affaires islamiques, ils ont été nombreux à exprimer sur les réseaux sociaux leur satisfaction et leur gratitude au roi Mohammed VI. « Merci, Sa Majesté le Roi », « Nous écoutons et nous obéissons », « Excellente nouvelle », « Une décision judicieuse et opportune », peut-on lire entre autres commentaires.

« Une orientation pertinente de la part de celui qui est garant des intérêts de son pays… afin d’éviter l’embarras aux musulmans et de fermer la porte aux spéculateurs corrupteurs ; espérons que cela atténuera les outrances de la cherté de la vie et les conséquences de la sécheresse… ’Les actes ne valent que par leurs intentions, et chacun n’a que ce qu’il a voulu’ », a écrit sur sa page Facebook le superviseur général et directeur scientifique de l’Institut Ibn Tachfine pour les études, la recherche et la créativité.

Pour sa part, Isaac Charia, le secrétaire général du Parti Marocain Libéral, s’est exprimé en ces termes : « Ces grands spéculateurs de la viande et des moutons importés… Il est temps de partir, vive le Roi, pourfendeur des intermédiaires et des profiteurs des crises ». Le président du Centre de prospective économique et sociale, est également ravi de cette nouvelle : « Sa Majesté le Roi triomphe du peuple marocain… Aucun réconfort pour ceux qui soutiennent la spéculation et le monopole ».

Cette décision royale est « rationnelle et réaliste », a soutenu de son côté Mohsen Jafari, chercheur en économie politique, soulignant que « nous vivons actuellement la période la plus critique pour le cheptel national, après l’échec des politiques publiques dans le secteur agricole qui a anéanti l’agriculture vivrière, un aspect qu’on ne peut ignorer ». L’expert estime que « si les mesures nécessaires ne sont pas prises, nous serons confrontés à une situation catastrophique en ce qui concerne les prix des ovins ».

« Louange à Dieu pour l’institution du Commandeur des croyants, sans laquelle le citoyen serait une fois de plus victime de la cupidité des intermédiaires des marchés et de ceux en costume-cravate. La décision du Roi permet à l’État d’économiser au moins 200 milliards de centimes… rien de plus », s’est réjoui le journaliste Samir Chawqi. Et à Mohammed El Ghalloussi, président de l’Association marocaine pour la protection de l’argent public, de renchérir : « L’annulation du rituel de l’Aïd al-Adha est une décision sage qui apportera de la joie aux classes pauvres en particulier et coupera la route aux spéculateurs et aux profiteurs des crises. »