Meurtre de Leïla en 2000 : l’émotion de sa fille après l’arrestation du suspect

4 décembre 2024 - 18h00 - France - Ecrit par : S.A

Dounia, la fille de Leïla, exprime son sentiment après l’arrestation et la mise en examen pour homicides du retraité marocain soupçonné du meurtre de sa mère retrouvée morte le 12 mai 2000, près d’un canal de la Verpillière (Isère), tuée froidement d’une balle dans la nuque, et de celui d’une collégienne de 15 ans, retrouvée en août 1988 à Saint-Quentin-Fallavier.

« Enfin ! Enfin. C’est le premier mot qui m’est venu quand on a appris l’arrestation du meurtrier présumé de ma maman », souffle Dounia, 46 ans, auprès du Parisien. Elle estime que « cette lourdeur qui était dans nos cœurs depuis si longtemps s’est instantanément envolée, on va enfin avoir une réponse. » Quand l’information est tombée, Dounia dit n’avoir même pas cherché à savoir qui c’était.
« La seule chose qui m’importait, c’est que justice allait pouvoir être faite. Après 24 ans de combat, 24 ans de larmes, 24 ans d’espérance, ça y est », ajoute-t-elle. Celle dont le frère et la sœur sont décédés trop tôt pour connaître le moment de la justice, espère avoir une réponse avant sa mort.

Dounia a tenu à saluer le travail abattu par le pôle ‹cold case› : « le pôle “cold case” fait des miracles et soulage les cœurs en apportant enfin des réponses ». Mohammed C. avait été arrêté lundi 25 novembre et placé en garde à vue dans les locaux des gendarmes de la section de recherches de Grenoble en raison de la présence de son ADN sur les lieux du meurtre de Leïla. Après la levée de sa garde à vue vendredi matin, il a été présenté à un juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Dijon, qui l’a placé en détention, dans l’attente de son transfèrement à Nanterre. Lundi, l’ancien ouvrier chez Renault a été mis en examen et placé en détention provisoire par un juge d’instruction du pôle cold-case du tribunal de Nanterre.

À lire :Cold cases : un retraité marocain mis en examen pour deux homicides en Isère

Dounia connaissait le retraité marocain. « Malheureusement, on a grandi à côté du meurtrier (7 km séparaient les domiciles de Leïla et de Mohammed C.). De Bourgoin-Jallieu à Saint-Quentin-Fallavier, tout le monde se connaît, surtout au sein de notre communauté marocaine. Je connais les filles de Mohammed, ma mère connaissait son ex-femme. On se voyait dans les mariages, les anniversaires… Par contre je n’aimais pas côtoyer cet homme. Je l’évitais, il ne me rassurait pas. Il me faisait même peur », raconte-t-elle. La fille de Leïla était à mille lieues d’imaginer que Mohammed C. serait le meurtrier présumé de sa mère.

« Je le trouvais bizarre. Son regard, son comportement, sa manie de suivre les filles, de proposer de les raccompagner en voiture… J’ai toujours refusé de monter dans sa voiture, il m’effrayait. Même si Mohammed faisait peur, personne n’a pu concevoir une seconde qu’il tue plusieurs fois. Violeur, peut-être, mais pas ça ! C’est un barbare. Est-ce qu’on a un Nordahl Lelandais puissance dix ? », poursuit-elle. Elle se pose mille et une questions : « Elle (Leïla) s’est toujours battue pour ses enfants. Elle était connue dans le quartier pour se promener avec ses sacs de course dans un petit chariot. D’ailleurs, Mohammed C. l’avait abordée plusieurs fois en se proposant de la véhiculer. Est-ce qu’elle a fini par monter dans sa voiture, est-ce qu’il l’a forcée ? »

À lire :Isère : deux cold cases ressurgissent du passé, un Marocain interpellé

Dounia ne veut pas du pardon de Mohammed : « Je ne me rabaisserai pas à lui montrer notre douleur. Il y a 24 ans, il nous a vus pleurer. On ne peut attendre aucun pardon d’un monstre qui n’a jamais eu aucune empathie. Ma mère devait investir dans des appartements pour nous mettre à l’abri financièrement. Finalement, quand j’avais à peine la vingtaine, j’ai dû travailler pour nourrir mes frères et sœurs quand d’autres allaient voyager, profitaient de la vie… Mohammed C. a bousillé nos vies. »

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Droits et Justice - Homicide - Décès - Arrestation - MRE

Aller plus loin

Isère : deux cold cases ressurgissent du passé, un Marocain interpellé

Un homme d’origine marocaine a été arrêté à Dijon par les gendarmes. Il est soupçonné d’être impliqué dans deux affaires de meurtres non élucidées : celles de Laïla Afif, 40...

Quand un retraité du Palais royal trompe l’élite marocaine

La Cour d’appel de Rabat a condamné vendredi à trois ans de prison ferme un individu accusé d’avoir usurpé l’identité d’un fonctionnaire du ministère de la Maison royale, du...

Témoignage glaçant de la fille de Bouchra, la MRE tuée par son compagnon

La fille de Bouchra, la quadragénaire marocaine poignardée à mort par son ex-compagnon au pied de son immeuble à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), a livré un témoignage...

Cold cases : un retraité marocain mis en examen pour deux homicides en Isère

Arrêté à son domicile à Dijon par la gendarmerie pour les meurtres de Nathalie Boyer commis en 1988 et de Leila Afif en 2000, dans l’affaire des « disparus de l’Isère », le...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’aide au logement connait un succès auprès des MRE

Depuis son ouverture le 2 janvier, le site d’assistance pour l’aide au logement connaît un succès croissant, notamment auprès des Marocains résidant à l’étranger.

Un MRE impliqué dans une vaste affaire de blanchiment d’argent

Aidée par l’Autorité Nationale du Renseignement Financier (ANRF), une banque a réussi à démasquer un blanchiment d’argent à la suite d’un virement depuis l’île de Nauru, un paradis fiscal très réputé situé dans le Pacifique. Le bénéficiaire est un...

Aide au logement : gros succès auprès des MRE

Le programme d’aide directe au logement connait un franc succès depuis son lancement. Au 23 mai 2024, 11 749 personnes ont déjà pu bénéficier de cette aide, sur un total de 73 711 demandes déposées. De nombreux Marocains résidant à l’étranger ont...

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Lalla Latifa : le palais royal réagit à l’utilisation de fausses photos

Le ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie met en garde contre l’utilisation de fausses photos de la princesse Lalla Latifa, veuve de feu Hassan II et mère du roi Mohammed VI décédée samedi à l’âge de 78 ans.

Chute mortelle à Tanger

Un drame s’est produit jeudi matin sur le chantier de réhabilitation de la Plaza de Toros, célèbre arène de taureaux de Tanger. Un ouvrier, âgé de 22 ans, a perdu la vie après une chute de sept mètres.

Maroc : les duty free font leur révolution

Du changement en vue pour les magasins de vente sous douane, communément appelés « Duty free shops ». L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et l’Office des changes ont fixé de nouvelles règles relatives à leur gestion et fonctionnement.

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Le Maroc envoie ses imams en France

La Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger mobilise 272 prédicateurs dans 13 pays étrangers, dans le cadre du Ramadan 2025. Objectif, aider ces Marocains de la diaspora à préparer et vivre le mois sacré dans de bonnes conditions.