L’agression d’une rare violence d’une jeune femme prénommée Imane, ce mardi 23 septembre à Taza, a provoqué une onde de choc au Maroc. Défigurée à l’arme blanche par son ex-mari, qui n’est autre que son ancien violeur, sa tragédie a ravivé le douloureux débat sur la persistance des mariages « réparateurs » et la protection des femmes victimes de violences.
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Agressée en pleine rue, Imane a subi de graves blessures au visage nécessitant 130 points de suture. Le suspect, son ex-époux, a été rapidement arrêté par les autorités. Leur histoire a commencé par un viol qui a entraîné une grossesse. Sous la pression sociale et familiale, Imane a ensuite été contrainte d’épouser son agresseur, pour « sauver l’honneur ».
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Ce drame rappelle tragiquement l’affaire Amina Filali, qui avait secoué le pays en 2012 et conduit à une réforme de la loi. L’article 475 du Code pénal, qui permettait à un violeur d’échapper aux poursuites en épousant sa victime, a bien été amendé. Cependant, comme le souligne la députée Kouloub Faitah, l’interprétation judiciaire et les pressions sociales continuent de poser problème, et le mariage forcé d’Imane en est la preuve.
L’affaire a désormais une résonance politique. La députée Kouloub Faitah a adressé une question écrite urgente à la ministre de la Solidarité pour demander une « prise en charge psychologique urgente » de la victime. Parallèlement, les associations de défense des droits des femmes ont exprimé leur solidarité et dénoncé la « fragilité du système de protection » et la « faiblesse de la dissuasion légale » face à de tels actes.