Les MRE saturent le marché bancaire marocain

Selon des sources interrogées par Hespress, les banques marocaines font face à une situation inédite. Les entrées record de devises étrangères, principalement en euros, ont créé un déséquilibre majeur. Entre les transferts records des Marocains résidant à l’étranger, la reprise du tourisme et la hausse des exportations, les établissements bancaires marocains se retrouvent dans l’incapacité d’acquérir l’euro en dessous du plafond réglementaire. Conséquence, ils ont purement et simplement arrêté d’acheter la monnaie européenne.

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Le problème vient du système de change marocain. Le Maroc applique un régime de flottement dirigé où le dirham peut bouger de ±5 % par rapport à un panier de devises composé à 60 % d’euros et 40 % de dollars. Or, l’euro s’est dangereusement rapproché du seuil plancher de cette bande de fluctuation ces dernières semaines. Ainsi, les banques ne peuvent plus acheter la devise en dessous d’un certain seuil réglementaire, au risque de la revendre à perte.

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L’attitude de Bank Al-Maghrib surprend les observateurs. Contrairement à 2021 et 2022, où la banque centrale était intervenue pour racheter massivement les surplus d’euros, elle se contente cette fois de surveiller la situation sans agir. Le marché interbancaire a même enregistré à plusieurs reprises des journées sans aucune transaction, dans l’attente d’une remontée du cours de l’euro.

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Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a annoncé lors du dernier conseil d’administration que le dirham sera bientôt détaché du panier euro-dollar. À partir du 1ᵉʳ janvier 2027, le Maroc adoptera un système de ciblage de l’inflation, où le taux de change du dirham sera déterminé librement en fonction de l’offre et de la demande. Pour rappel, le Maroc a engagé en 2018 une transition de son régime de change fixe vers un régime plus flexible, avec l’élargissement progressif de la bande de fluctuation, passée de ±0,3 % à ±5 % en mars 2020.