Selon l’avocat général Christophe Auger, la peine requise se justifie par la « gravité des faits » et le « positionnement » de Berrada. De son côté, l’accusé nie les faits, jurant que les relations avec les plaignantes étaient consenties ou n’ont pas existé. « Vous êtes en réalité un serial violeur et c’est ce pourquoi vous serez condamné », a conclu Christophe Auger après plus de trois heures de réquisition.
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Âgé de 40 ans, cet ex-photographe marocain est accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes entre 2014 et 2016, après les avoir attirées chez lui via des messages sur les réseaux sociaux ou des sites de rencontre, pour des séances photo. « Vous n’avez pas respecté leur liberté de consentir à une relation sexuelle », a déclaré l’avocat général, avant de poursuivre : « Elles ne vous ont jamais revu. Aucune d’elles n’est devenue votre amie… Elles attendaient un début de reconnaissance des faits […] Cela participait à leur reconstruction. » Outre la peine de 18 ans de réclusion, l’avocat général a également requis une interdiction définitive du territoire français contre le « violeur de Tinder ».
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Avant la réquisition de l’avocat général, les avocates des 17 parties civiles se sont succédé à la barre, demandant à la cour de rendre justice à ces victimes présumées dont elles ont loué la « bravoure » et le « courage ». « J’aimerais pouvoir leur dire […] que ce tiers de vie qui leur a été volé n’a pas été vain », a insisté Marjolaine Vignola, avocate de trois d’entre elles, décrivant un homme qui n’est « ni addict au sexe, ni à la séduction » mais « accroc au viol et à la domination ». « Il y a des blessures que l’on ne voit pas mais que l’on porte toute une vie », renchérit Camille Martini, avocate d’une autre plaignante, pour qui le viol est « une arme de destruction ».
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La cour criminelle de Paris Berrada avait condamné Berrada à 18 ans de réclusion criminelle, assortie d’une obligation de quitter le territoire pour avoir commis 12 viols et trois agressions sexuelles. Elle l’avait acquitté pour deux autres plaignantes. Le « violeur de Tinder » sera fixé sur son sort ce jeudi. Il encourt 20 ans de réclusion.