Agadir : Les déboires d’un investisseur MRE

16 juin 2005 - 19h55 - Maroc - Ecrit par :

C’EST un important projet qu’est en train de réaliser Abdelaali Bikti, un promoteur MRE originaire du Souss. L’investisseur s’est lancé, à proximité de la future gare routière dont l’achèvement traîne depuis des années, dans la construction et l’aménagement d’un complexe commercial. Le centre comprend une station-service, un restaurant et des commerces, d’une superficie totale d’environ 1.700 m2 couverts.

Un investissement de près de 10 millions de DH qui va générer, selon lui, une centaine d’emplois directs, d’ici peu. Implanté sur un terrain municipal loué depuis 1990 par la famille, le projet dont les constructions durent depuis plus de deux ans et demi aurait pu voir le jour il y a très longtemps et être bouclé en six mois si ce n’est les nombreux blocages rencontrés, raconte amèrement Bikti. Les premières entraves remontent tout d’abord à 1997 environ. Le terrain, qui était d’une consistance à l’origine de 3.800 m2 sur l’axe Abderrahim Bouabid, est, suite à un nouveau plan d’aménagement, réduit, malgré les premiers plans autorisés en 1990, à 900 m2. Le même loyer est toujours fixé à 2.000 DH.
Cette redevance est aujourd’hui de 5.300 DH suite au changement de l’identité du locataire, Abdelaali Bikti ayant remplacé son père dans le contrat de location. D’un autre côté, après plusieurs démarches durant deux ans, l’opérateur réussi à avoir plus d’espace. La superficie accordée est de nouveau portée à 1.696 m2, or la parcelle ne donne plus sur le boulevard Abderrahim Bouabid, mais sur une rue parallèle. Le promoteur ne renonce pas à son projet pour autant, mais devra attendre l’année 2004 pour voir aménager la route qui passe devant son terrain. Elément déterminant bien sûr pour l’implantation d’une station-service.
Aujourd’hui, le chantier de construction est presque terminé et le complexe ne tardera pas à ouvrir. Mais l’opérateur, après quelques difficultés à mettre son panneau portant l’enseigne CMH malgré une autorisation délivrée par la commune, rencontrera sûrement d’autres problèmes. Le prochain se posera lors de l’obtention du permis d’habiter en raison du désaccord qui l’oppose à la commune concernant des ouvertures aménagées donnant sur la façade arrière.
Pour Bikti, ces ouvertures figuraient déjà dans les plans autorisés en 2003. Les représentants de la commune avancent pourtant le contraire, et la dernière démarche à ce propos de l’investisseur a reçu un avis défavorable.
A ce sujet, Tariq Kabbage, président de la commune urbaine d’Agadir, contacté par L’Economiste, souligne que le concerné doit tout d’abord présenter une demande d’accès au domaine public puisque lesdites ouvertures donnent sur un parking. C’est chose faite depuis le 6 juin, mais aucune suite n’a été donnée encore à ce dossier jusqu’à présent.

Malika ALAMI - L’Economiste

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