Devant un public moins nombreux que d’habitude, la cérémonie dédiée aux Marocains résidant à l’étranger organisée récemment à la chambre du commerce, d’industrie et de services d’Agadir a été plutôt fade et morose. On avait l’impression que c’était un fardeau qu’on voulait faire passer d’une manière expéditive, alors que nombre de nos compatriotes émigrés attendaient peut-être cet événement national pour voir leurs doléances écoutées dans une région fief du phénomène migratoire.
Après les allocutions du Wali, du président de la CCIS, du responsable de la fédération des ressortissants marocains en France, du représentant du centre d’investissement régional et les témoignages de quelques investisseurs ayant réussi leurs projets à Agadir tout particulièrement, on procéda à une séance d’hommage en faveur de certains émigrés en reconnaissance de leurs efforts déployés dans le terroir et leur attachement à la mère patrie.
Cependant, on eut à déplorer tout d’abord l’éclipse furtive de certains responsables administratifs et représentatifs lors du débat au cours duquel nombre d’émigrés ont exposé les diverses problématiques d’ordre général et personnel. Malgré la volonté manifeste d’abréger cette séance pourtant importante et vitale pour les émigrés, ceux-ci ont pu dénoncer les dérapages de l’administration au niveau des procédures qui s’avèrent trop compliquées et, surtout, entachées de pratiques corruptives. D’autre part, nombreuses sont les interventions qui n’ont pas manqué de fustiger les attitudes d’indifférence et désintérêt dont font preuve les agents consulaires d’où la nécessité de mettre en place des bureaux d’écouté au service des immigrés qui trouvent beaucoup de peine en terme de communication et d’information, d’autant plus que la majorité des amicales ne fait que faillir à ses missions.
Les responsables qui ont eu d’ailleurs le mérite de rester au moins jusqu’à la fin de cette journée dite consacrée à l’émigrant ont tenté d’apaiser ce sentiment d’amertume et de malaise, mais, il faut bien dire que les problèmes demeurent toujours en suspens, tant que les responsables centraux, comme n’ont cessé de souligner des intervenants irrités et scandalisés, ne prêtent attention qu’à leurs homologues aux sièges des ambassades et des consulats. Une situation discriminatoire à leurs égards, en plus des comportements ségrégatifs auxquels les immigrés sont soumis dans les pays d’accueil. Alors que la tension montait d’un cran, on se pressa de mettre fin à cette cérémonie marquée par un véritable réquisitoire du traitement subi par les nos compatriotes à l’étranger de toutes part.
Saoudi El Amalki - Al Bayane
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