Amir Ali, le musicien d’ailleurs

13 décembre 2007 - 12h55 - Culture - Ecrit par : L.A

Ce virtuose du violon et du luth anime, depuis une vingtaine d’années, le pavillon marocain dans le parc international. Aujourd’hui, il vient au Maroc en compagnie de son groupe Mo’Rockin pour présenter son dernier opus « Mina ». Sorti il y a déjà un an aux Etats-Unis, l’album sera distribué pour la première fois au Maroc à partir de janvier prochain par Platinium. Sur ce décalage de temps, Amir Ali nous explique : « Le retard est en fait dû aux problèmes de piratage que connaissait le secteur de la musique au Maroc. En plus, nous ne disposions pas d’une vraie maison de disques. De nombreuses boîtes prétendaient l’être mais elles n’existaient que pour leur propre profit. C’est en gros pour cela que j’ai préféré attendre. »

A travers « Mina », Amir Ali nous raconte son histoire. Il nous explique : « Les chansons décrivent ma vie et les sujets tournent autour de la famille, la patrie, la réalité vécue et la « ghorba » comme on dit chez nous. C’est pour ceci que j’ai misé sur de fortes compositions avec de vrais arrangements et instruments, sans aucun effet numérique. » Les chansons nous étalent le récit de chaque Marocain qui quitte son pays pour aller vivre dans une société différente avec ses nouvelles habitudes et ses propres traditions.

L’album nous plonge dans la nostalgie de chaque immigré et rend hommage à la femme. Avec cet opus, Amir Ali, fidèle à lui-même, se livre à son public en toute sincérité. Tout a commencé pour ce féru de la musique quand il s’inscrit au conservatoire de sa ville natale, Meknès. Après huit ans passés sous la férule des grands maîtres des notes, il réussit à transformer sa passion d’enfance en un métier d’avenir. Son grand talent fait de lui un musicien incontournable de nombreux orchestres nationaux de musique moderne, andalouse et de Malhoun. Amir Ali ne s’arrête pas là, il cherche à faire voyager ses compétences en dehors des frontières. Un désir qui le mène au pays de l’oncle Sam après avoir joué en 1986 devant un auditoire américain, chargé de tester ses qualités artistiques avant son envoi à Orlando. Et c’est là que tout bascule pour ce jeune Marocain.

Il interprète aux côtés d’un certain Nouâmane Lahlou les inoubliables succès d’Oum Kalthoum et de Mohamed Abdelouahab. Du petit pavillon marocain de Walt Disney, sa musique et sa voix atteignaient les grands noms de la musique qui se sont pressés à demander sa collaboration. Amir Ali, de son vrai nom Ali Ajraoui, partage alors quelques-unes des scènes internationales avec Cheb Khaled, Al Di Meola, Victor Wooten, Chat Samuel, Robert Wawoe D’Aruba, Rene Zays pour ne citer que ceux-là. « Durant ma carrière, j’ai eu l’occasion de chanter avec de grands artistes dont les stars de la chanson arabe et des artistes américains primés avec des Grammy Awards dont Emilio Estefan (l’époux de Gloria Estefan), Don Was (le producteur des Rolling Stones), Luis Cante… », nous confie Amir Ali. En 1998, le talentueux Amir Ali décide de voler de ses propres ailes en créant un groupe de musique qu’il baptise Mo’Rockin, un autre clin d’œil à son pays d’origine, le Maroc.

Au fil des années et des albums, le groupe devient l’ambassadeur musical du Maroc à l’intérieur de Walt Disney comme à son extérieur. La formation joue une musique aussi riche que sa composition. Avec ses membres marocains et américains, Mo’Rockin est ouvert à tous les styles. Son registre est un mariage entre les musiques marocaine et occidentale, le tout avec des airs jazzy et gnaouis ou des percussions de batterie, de basse ou simplement des sons déchaînés de la guitare électrique.

Grâce à son talent et ses ambitions qui semblent être sans limite, Amir Ali s’est déjà fait une place de choix aux Etats-Unis mais cherche à charmer le public marocain.

Plein de projets en tête

Outre le lancement tant attendu de son album « Mina » au Maroc, Amir Ali travaille sur d’autres projets. Il prépare un tour du monde avec son partenaire et grand ami Victor Wooten et travaille avec Al Di Meola sur sa prochaine chanson.

L’artiste a, par ailleurs, de nombreux projets avec des jeunes marocains dont le rappeur Mehdi K-Libre de Meknès, notre champion en Reggae Steph Ragga Man, et la graine de diva Nabila. « La nouvelle scène musicale marocaine est en train de bouger. Je suis vraiment fier de ces jeunes talents qui tracent petit à petit leur chemin vers la gloire », nous déclare Amir Ali.

Ce dernier compose des arrangements pour Hayat Al Idrissi, Halima Alaoui et Karim Tadlaoui et le rappeur Azed.

Le Matin - Khadija Smiri

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