Les musulmans d’Angers obligés de s’agenouiller sur le bitume pour prier

22 décembre 2022 - 09h30 - France - Ecrit par : S.A

À Angers, les musulmans sont contraints de faire la prière du vendredi à l’extérieur en raison du manque de places. À l’origine de cette situation, le blocage par la mairie du rachat par le Maroc de la nouvelle mosquée dont les travaux de construction sont à l’arrêt depuis huit ans.

Depuis 2014, le chantier est en suspens. Les travaux ont été exécutés au tiers. En conséquence, « le chantier est ouvert aux vandales et on ne peut pas le surveiller constamment », soupire Mohammed Briwa, président de l’Association des Musulmans d’Angers (AMA) auprès de Bondyblog.fr. « Ça nous fait mal de voir notre mosquée comme ça », regrette Abdelhadi, fidèle angevin. Il s’est vu contraint de poser son tapis à un kilomètre du chantier, sur le bitume pour faire la prière du vendredi, la salat al-Jumu’ah. « Ce n’est pas agréable, surtout avec le froid », déplore Nabil.

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Certains fidèles préfèrent rester chez eux. « Ils ont perdu espoir », résume Saïd Aït Laama, l’imam d’Angers en poste depuis deux ans. « On attend de nous un énorme travail sur l’éducation, la laïcité, mais où ? Et puis on doit respecter la laïcité, donc exercer notre religion dans le privé, mais là, on est dehors, on n’a pas les moyens de respecter ces règles. » D’autres viennent à la prière du vendredi, « par dignité », explique le dignitaire musulman. Les fidèles les plus touchés par ce manque de places sont les femmes. « Leur pièce est trop petite, elle peut accueillir seulement 40 personnes, environ 10 % de toutes les pratiquantes », estime Mohammed Briwa.

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Les tensions qui étaient vives autour de la cession de la mosquée au Maroc sont désormais conjuguées au passé. « Maintenant, tous les fidèles sont d’accord parce qu’il n’y a pas d’autre solution », assure Mohammed Briwa. Selon les fidèles d’Angers, la seule solution envisageable aujourd’hui, c’est le rachat par le Maroc de la nouvelle mosquée. Pour cela, il faudra que le maire d’Angers donne carte blanche. « Soit on fait une extension de l’actuel bâtiment, ce qui obligerait la mairie à investir des fonds propres. Soit on nous laisse la liberté de trouver nos partenaires », insiste Mohammed Briwa. La mairie ne l’entend pas de cette oreille. Elle invite l’AMA à trouver d’autres financements que le Maroc, « via des dons de fidèles notamment ».

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