« Je suis convaincu qu’il sera un bouc émissaire parce que les vivants paieront pour les morts », a déclaré à Investigation l’avocat de « l’homme au chapeau ». Son client Mohamed Abrini pourrait être condamné à perpétuité. Il serait l’homme au chapeau qui avait été aperçu à l’aéroport Zaventem de Bruxelles le 22 mars 2015, juste avant les attentats qui avaient ensanglanté la capitale belge. Le 12 novembre 2015, il était avec les commandos qui avaient perpétré, le lendemain, les attentats de Paris, dont le bilan fait état de 130 morts et 350 blessés.
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Malgré les craintes, Stanislas Eskenazi est déterminé à tirer son client d’affaires, un Belgo-marocain qu’il défend depuis 5 ans. « Mes adversaires ne sont pas les victimes, je les respecte plus que tout. Elles dicteront mon comportement pendant tout le procès. Mon adversaire, c’est le parquet », dit-il. Celui qui avait travaillé comme serveur, agent de sécurité et aussi programmateur au Maroc connaît les réalités des quartiers bruxellois, notamment ceux de Molenbeek, là où Mohamed Abrini a grandi. « Une personne qui a grandi dans le 18ᵉ à Paris ou qui a grandi à Molenbeek… n’a pas les mêmes codes culturels, n’a pas la même façon de parler et donc je pense avoir ma pierre à apporter à l’édifice du procès », assure-t-il.
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Ouvert le 8 septembre 2021 devant la cour d’assises spéciale de Paris, le procès français sur les attentats du 13 novembre 2015 durera neuf mois. Le terroriste djihadiste français d’origine marocaine, Salah Abdeslam est l’unique membre du commando terroriste encore en vie.