Attentats de Paris : les craintes de l’avocat de Mohamed Abrini
Stanislas Eskenazi, l’avocat du belgo-marocain Mohamed Abrini craint que « les vivants » paient « pour les morts » dans le cadre du procès historique des attentats de Paris.
Même s’ils tentent coûte que coûte de tourner la page, d’écrire une nouvelle histoire, loin du radicalisme, les Molenbeekois se souviennent comme si c’était hier des attentats de Bruxelles qui ont 32 morts (hors kamikazes) et 340 blessés.
À Molenbeek, l’ancien Café des Béguines tenu par Brahim Abdeslam, le frère de Salah Abdeslam, où les vidéos de Daech étaient visionnées a laissé place en 2018 à la Maison des Béguines. Il s’agit d’un collectif qui rassemble plusieurs – associations dont celle pour laquelle Assetou Elabo, directrice d’Atouts – Jeunes, une AMO (Action en milieu ouvert), un lieu d’accueil, d’écoute, d’information, d’orientation, de soutien et d’accompagnement pour les jeunes de 0 à 22 ans et leur famille, travaille.
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« Fondamentalement, je crois que peu de choses ont évolué, a déclaré à moustique.be Assetou Elabo. Je dirais tout de même que le communautarisme molenbeekois est moins virulent et que le phénomène de ghettoïsation est moins fort. C’est sans doute, en partie, la conséquence de ce qui s’est passé administrativement après les attentats. Il y a eu une reprise en main et un contrôle accru du secteur associatif. Les personnes, à Molenbeek et dans d’autres communes bruxelloises, ayant des velléités terroristes ou développant d’autres activités illégales le faisaient sous couvert d’ASBL ».
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Depuis, le secteur a dans un premier temps subi un nettoyage. « Ensuite, il y a eu un réinvestissement en termes de finances et de moyens dans le secteur pour soutenir des projets tels que celui de la Maison des Béguines. Il fallait renforcer la cohésion sociale. Certes, celle-ci a un peu évolué, en bien, mais les publics et les demandes sont globalement toujours les mêmes », a-t-elle expliqué.
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Selon Loredana Marchi, directrice du « Foyer », une des plus anciennes ASBL d’intégration sociale du pays, les Molenbeekois « veulent vraiment tourner la page ». « Vouloir cela, ce n’est pas minimiser ce qui s’est passé. Ce qui s’est passé, c’est grave. C’est gravissime. Mais les gens d’ici en ont assez d’être considérés comme des bêtes curieuses », a ajouté celle qui travaille depuis plus de trente ans dans les quartiers les plus difficiles à Molenbeek et dans la zone du Canal. Aujourd’hui, ceux qui avaient 10 ans à l’époque, expriment « une volonté absolue de se distancier » de l’islamisme, de la radicalité », a poursuivi la responsable, assurant qu’ils « ne veulent pas être « mouillés dans cette histoire. »
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