Automobile : Big-bang à l’import

14 mai 2007 - 12h08 - Economie - Ecrit par : L.A

Les distributeurs automobile sont dans l’euphorie. Jamais la conjoncture n’aura été aussi porteuse, concède le président de l’Association des importateurs des véhicules automobiles du Maroc (Aivam). La barre symbolique des 100.000 unités est à la portée et bien plus tôt que prévu.

L’impact de la Logan, produit à prix compétitif et sur lequel toute la branche fonde des espoirs, l’arrivée d’une offre « bon marché » assez large au rapport qualité/prix ultra compétitif et, surtout, la facilitation de l’accès au crédit a fait le reste. Le succès fulgurant des voitures qui sont dans la fourchette de prix de 140.000 à 150.000 dirhams prouve en effet que l’obstacle majeur de l’accès à la motorisation est le pouvoir d’achat. C’est sur ce segment que porte aujourd’hui le gros de la demande sur le marché.

Si le prix reste une variable décisive, il n’est pas le critère décisif de la décision d’achat. Tout dépend du segment sur lequel l’on se place car il n’y a pas un marché automobile mais des marchés automobiles. Sur des produits dits haut de gamme, ce sont d’autres facteurs qui sont prépondérants, dont le service après-vente. Pour une partie des clients, acheter une voiture est aussi une façon de marquer son appartenance à une classe sociale donnée. Pour ceux-là, le prix n’a que peu d’impact dans la décision. Le confort, le service après-vente, la disponibilité de la pièce de rechange sont aussi des éléments importants. Les chiffres le prouvent, jamais les concessionnaires n’avaient vendu autant de véhicules de luxe et les fameux 4x4.

Le rêve des opérateurs

Malgré cette conjoncture de rêve, les professionnels devraient quand même se méfier de ce qui apparaît comme une des fragilités de leur business. La part de la primo acquisition est encore faible par rapport à la demande de renouvellement. Ce sont souvent des ménages déjà motorisés qui achètent des voitures neuves. Le marché de l’occasion à l’intérieur comme à l’import reste florissant et toujours aussi compétitif. Les volumes de véhicules d’occasion à l’importation sont en forte croissance selon les données du premier trimestre.

L’accélération du démantèlement des droits de douane pourrait chambouler la donne. 2007 marque en effet un tournant dans le secteur avec le passage du palier de baisse des tarifs sur les véhicules importés à 15% pour les produits d’origine européenne. Dans cinq ans, (à partir du 1er mars 2012) l’importation des véhicules (UE) se fera à zéro droit de douane. Les opérateurs se plaisent déjà à rêver que les pouvoirs publics étendent le régime appliqué aux produits européens à toutes origines. Ce serait, justifient-ils, un moyen de donner un coup de fouet au renouvellement du parc automobile. Plus de la moitié des véhicules qui circulent au Maroc ont en moyenne plus de dix ans. L’âge avancé du parc est un facteur d’insécurité routière, l’est aussi l’état technique des véhicules. La réforme de la visite technique, promise depuis plus d’un an, est toujours en attente. Celle du permis de conduire est à peine entamée, en attendant que le nouveau code de la route soit adopté.

L’Economiste - A. S.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Croissance économique - Importations - Automobile - Logan Maroc - Code de la route marocain

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : Coup de frein à la voiture électrique, voici pourquoi

Le ministère marocain de l’Agriculture a décidé de surseoir à son projet d’acquisition de véhicules électriques en raison de l’insuffisance de bornes de recharge dans le royaume.

Comment le Maroc recycle les déchets européens

Le Maroc s’emploie à mettre les matières recyclables d’Europe, notamment de déchets, de ferraille et de matières premières secondaires, qu’il importe en valeur, en les transformant en richesse.

Maroc : appel à l’annulation du sacrifice de l’Aïd Al-Adha

Au Maroc, des voix s’élèvent pour appeler à l’annulation du sacrifice de la fête de l’Aid Al-Adha de cette année en raison de la sécheresse persistante qui sévit au Maroc et a déjà détruit une part considérable du cheptel ovin.

Maroc : voici les voitures les plus vendues

Le marché automobile marocain connait un léger tassement en ce début d’année 2024. D’après les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM), 48 948 unités neuves ont été immatriculées durant les quatre premiers...

Les dattes algériennes au Maroc sous surveillance

Les dattes algériennes commercialisées au Maroc sont saines et ne constituent pas une menace pour la santé des consommateurs, ont assuré des professionnels marocains du secteur, émettant toutefois des doutes quant à la qualité de ce produit importé du...

Cartes Jawaz : la chasse aux abus des fonctionnaires est lancée

L’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) veut en finir avec les utilisations abusives du système prépayé « Jawaz » par des fonctionnaires, notamment en dehors de leurs heures de service et à des fins personnelles. Dans ce sens,...

Aéroports marocains : un parking hors de prix pour les voyageurs

Marre de payer une fortune pour garer sa voiture à l’aéroport ? C’est le ras-le-bol des usagers des aéroports marocains, qui dénoncent des prix exorbitants et une qualité de service médiocre.

Renault choisit de produire le Kardian au Maroc

Le nouveau Kardian, premier des huit modèles de série dévoilés mercredi lors de l’annonce de l’« International game plan 2027 » de Renault à Rio de Janeiro, au Brésil, sera en partie fabriqué au Maroc, « le deuxième pays de production de la marque au...

Maroc : les agences de location de voiture se rebiffent

Au Maroc, les directions régionales du transport et de la logistique, qui exigent la validation du nouveau cahier des charges comme condition pour que les agences de location puissent continuer à exercer leur activité, sont dans le viseur de la...

Le Maroc, nouvel eldorado des batteries de voiture électrique ?

Le Maroc se donne les moyens pour devenir le prochain hub pour la batterie électrique. Il mise également sur l’expertise de Rachid Yazami, le scientifique marocain qui a inventé l’anode graphite pour les batteries lithium-ion.