Les réponses de Bank Al Maghrib sur le dirham

Le marché des changes se porte mieux après une période de turbulence. En témoigne le cours de change du dirham qui connaît une évolution, loin des limites de la bande de fluctuation.

Le dirham s’est fortement déprécié face à l’euro et au dollar entre mars et début avril "en raison principalement de la position de change négative des banques au début de la réforme, conjuguée aux anticipations des opérateurs de marché pour les mois à venir et ce, suite à l’aggravation de la crise sanitaire mondiale", rapporte L’Économiste.

En conséquence, "les secteurs et les activités orientés vers l’extérieur, les transferts des MRE, les recettes de tourisme et les IDE, les principales sources par lesquelles transitent les devises, sont dans l’œil du cyclone". La même source émet l’hypothèse d’une baisse de 50 % du solde voyage, de 42 % des IDE et de 30 % des transferts des MRE, et fait observer que le manque à gagner pourrait atteindre 54,5 milliards de DH.

Cette situation présentant un risque sur les réserves de change que le Maroc a dû activer la ligne de précaution et de liquidité de 3 milliards de dollars. Ce découvert du FMI lui permettra de couvrir 20 jours supplémentaires d’importations. De même, le royaume peut se faire financer à l’international, d’autant que le pays n’est plus limité par la loi de finances pour ses emprunts à l’étranger. Le Maroc préserve la confiance des agences de notation financière.

La bonne nouvelle, c’est que les réserves de change s’établissaient à 255 milliards de DH au 3 avril (en hausse de 4 % par rapport à fin 2019). En parallèle, les banques ont reconstitué leurs positions de change grâce à l’augmentation des cessions de devises de leurs clientèles qui ont dépassé leurs achats, fait-on savoir. Une mesure qui a donné une position de change excédentaire de 4 milliards de DH au 13 avril (contre un déficit de 5,8 milliards de DH le 9 mars) ; ce qui a permis de stabiliser la valeur du dirham.