Polémique autour de la nouvelle « taxe d’embarquement belge ». Cette taxe avait été annoncée l’automne dernier puis confirmée seulement le 24 mars 2022 par le gouvernement belge avant d’entrer en vigueur vendredi dernier, fait savoir Air Journal. Cette « taxe d’embarquement » est d’un montant de 10 euros pour tous les vols dont la destination est à moins de 500 km à vol d’oiseau de l’aéroport belge le plus fréquenté du pays (Bruxelles-Zaventem) ; de 2 euros pour les vols de plus de 500 km vers l’Espace économique européen, au Royaume-Uni ou en Suisse ; et de 4 euros pour les destinations à plus de 500 km et hors de ces pays européens (le long-courrier donc), est-il précisé.
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La mise en oeuvre de la taxe, basée sur la date du vol et non sur la date de réservation, n’est pas du goût des compagnies aériennes Brussels Airlines, TUI Fly Belgium et Air Belgium, ainsi que l’Association belge du transport aérien (BATA). Ces dernières expriment déjà des inquiétudes. Selon les explications de la porte-parole de Zaventem Nathalie Pierard le 1ᵉʳ avril sur RTBF, les voyageurs « qui partent aujourd’hui, demain et les prochains jours ont réservé déjà depuis quelque temps. Les compagnies aériennes ne peuvent évidemment pas aller maintenant chercher cette différence de montant, cette taxe, auprès des passagers qui ont déjà réservé, qui ont déjà payé ». Mais la réalité est tout autre. Des clients de la low cost Ryanair affirment avoir reçu un courriel réclamant le paiement de la taxe (au montant en fonction de leur destination donc). La compagnie explique que « même si un passager a réservé son vol avant le 25 mars, nous devons payer cette taxe au gouvernement belge », peut-on lire dans la correspondance.
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Dans une interview à Routesonline, Peter Gerber, CEO de Brussels Airlines dit « comprendre que de nombreux pays d’Europe ont des taxes plus élevées, mais cela est introduit pendant ce qui reste la pire crise que l’industrie aéronautique ait jamais connue », et « pas de manière professionnelle ». Pour sa part, l’IATA a dénoncé le calendrier de la taxe d’embarquement belge. Son introduction « dans un délai aussi court est un coup dur pour les compagnies aériennes qui se remettent lentement de la pandémie », affirme-t-elle. Cette nouvelle taxe rapportera plus de 5 millions d’euros par an pour le seul aéroport de Charleroi, avait estimé en février Adrien Dolimont, ministre wallon en charge des Aéroports.