Le Maroc s’impose comme une destination touristique phare. Fin octobre 2024, le royaume avait déjà accueilli 14,6 millions de visiteurs, pulvérisant le record de l’année 2023.
Après la vague de départs des « cerveaux » marocains vers l’étranger en l’an 2000, on assiste aujourd’hui au phénomène inverse. Ils sont, en effet, de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance au pays. Les « cerveaux » marocains sont de retour. Ils sont bien dans leur vie sociale, bien dans leur métier, bien dans leur entreprise…
et pourtant, chose étrange, à l’heure où leurs compatriotes rêvent d’émigrer vers l’eldorado européen ou américain, ils veulent retourner au Maroc. Il ne s’agit pas là de cas isolés. La tendance est, de l’avis de plusieurs observateurs , en train de se confirmer. Ainsi, après avoir quitté le pays en masse il y a quelques années, de plus en plus de cadres tentent la démarche inverse. L’heure du retour semble avoir sonné. Et il était temps. En 2000, plus d’une personne qualifiée sur quatre quittait le Maroc. Un chiffre qui plaçait le royaume en tête de liste en matière de fuite des cerveaux par rapport aux autres pays de la région ; notamment la Tunisie et l’Algérie. Une véritable saignée.
Aujourd’hui, la donne semble devoir s’inverser. Ils sont, en effet, de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance au pays. Il n’existe pas de chiffres officiels pour le moment quant à l’importance de cette tendance, mais le phénomène est bien réel. Selon Alexandra Montant, directrice générale adjointe du portail de recrutement en ligne « rekrute.com », la tendance s’installe : « Il s’agit des demandes provenant des Marocains résidant à l’étranger. Ces derniers sont en effet nombreux à faire appel à nos services. Ils sont, par ailleurs, largement sollicités au niveau des entreprises marocaines ». L’affluence de candidats au retour est ainsi de plus en plus remarquée.
Selon Laila Bensouda, responsable communication de l’Association Maroc entreprendre basée en France, « le débat sur le thème du retour est très palpable au sein de la communauté marocaine à l’étranger ».
Dans leurs pays d’accueil, ces « cerveaux » occupent généralement des postes intéressants avec de bonnes perspectives d’évolution. Ils ont une vie sociale des plus actives et effectuent des séjours réguliers au Maroc. On pourrait aisément les imaginer heureux de leur sort. Et pourtant, ils sont littéralement habités par l’idée du retour au Maroc. De plus en plus de cadres chercheraient ainsi à regagner le royaume. De plus, ils sont généralement confiants dans leurs chances de trouver facilement du travail.
Des appréhensions, tout à fait pragmatiques, les bloquent cependant dans leur entreprise. Ils recherchent tous les avantages de la vie au Maroc, mais sans pour autant abandonner ceux qu’ils ont eus à l’étranger. Ainsi, les premières questions qui se posent à ceux qui préparent leur retour sont généralement d’ordre professionnel et financier.
L’idéal pour ces ex. MRE, c’est de retrouver au pays des conditions de travail proches de celles qu’ils ont connues à l’étranger, notamment une culture d’entreprise à l’occidentale et des salaires relativement attractifs.
Car, il faut en convenir, le retour au pays n’est pas toujours évident. Quand on a vécu à l’étranger et qu’on décide de s’installer au Maroc, on doit, en effet, s’attendre à subir l’énorme décalage qui sépare ces deux mondes.
Hajar Dehhani - Aujourd’hui le Maroc
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