À en croire Lahcen Aqbayu, président de l’association "Karama pour la défense des droits de l’homme", tout est parti du témoignage d’une Marocaine, mère d’un nouveau-né, qui a dénoncé le réseau après s’être rendu compte que sa fille avait été vendue à un couple espagnol résidant à Ceuta, dans le cadre d’une opération réalisée avec l’aide de plusieurs intermédiaires marocains et espagnols.
Interrogée par la police après son apparition dans une vidéo, Safaa Mursiya, la mère du nouveau-né, affirme vouloir donner sa fille à un couple à Ceuta, à condition qu’elle reste en contact avec elle. Ce qui, finalement, n’a pas été le cas, car plusieurs personnes l’auraient trompée. Alors qu’elle vivait seule, abandonnée par son compagnon, ces personnes auraient, d’après elle, profité de ses conditions de vie précaires.
D’après le témoignage de Safaa, elle aurait reçu la visite d’un couple espagnol qui l’a accompagnée dans une clinique de Tétouan pour s’assurer du sexe du bébé. Cependant, au moment de l’accouchement, c’est un autre couple espagnol qui est apparu, accompagné d’un Marocain qui a enregistré la fille en son nom.
"Jusqu’à présent, nous avons dénombré sept cas d’enfants qui ont été vendus par les mêmes intermédiaires, qui facturent entre 30 000 et 70 000 dirhams (2 800 et 6 500 euros) pour chaque bébé", a affirmé pour sa part Lahcen Aqbayu, qui dit avoir déposé une plainte auprès du parquet de Tétouan, au nom de son association "Karama pour la défense des droits de l’homme".
Depuis mercredi, les officiers de police judiciaire de Tétouan ont ouvert une enquête sur ce dossier, après avoir reçu des ordres du bureau du procureur général, fait savoir El Pueblo de Ceuta.