Le confinement a durement impacté la vie sociale des Marocains

14 novembre 2020 - 15h30 - Maroc - Ecrit par : G.A

Le spectre d’un deuxième confinement plane sur le Maroc qui connait depuis quelques semaines une flambée des cas de contamination. En dehors des conséquences sur le plan sanitaire et économique, la sociologue Soumaya Naamane a indiqué dans une interview, que les retombées sur le plan social restent tout autant énormes.

La pandémie du Covid-19 et les mesures qui ont été prises ont engendré diverses émotions chez les Marocains. Mais le taux de contamination enregistré depuis la fin du confinement est très préoccupant. Le jeudi 12 novembre, le royaume a enregistré un nouveau pic de contaminations avec 6 195 nouvelles infections au Covid-19, portant le bilan total des personnes contaminées à 276 821. Un reconfinement est envisageable, surtout que le taux de reproduction du virus, actuellement de 1,22, a explosé.

La sociologue Soumaya Naamane souligne que le premier confinement a durement impacté le tissu social. Les familles se sont disloquées, chacun s’est retrouvé isolé face à un ennemi aussi dangereux que le virus. Aujourd’hui, les accolades, embrassades, signes d’affection et de considération ont laissé place à des salutations de loin sans chaleur, teintées de la crainte d’une contamination. La sociologue souligne que cet état de chose est «  une émotion très difficile à vivre  », rapporte menara.ma

Même après le déconfinement, les anciens réflexes ont du mal à revenir, et à raison. La peur d’être contaminée n’a jamais été aussi forte que ces derniers mois. Les moments de fêtes et de convivialité qui devraient permettre aux gens de se réunir sont interdits. Même les mariages se font avec une certaine restriction et dans la plus grande sobriété. Les funérailles qui doivent être des moments de soutien et de compassions se font avec le moins de monde possible.

Néanmoins, le confinement a permis à certains couples de renforcer leurs liens, comme il a creusé davantage le fossé entre d’autres, qui ont découvert à force de passer plus de temps ensemble, qu’ils ne s’aimaient pas vraiment. Un deuxième confinement serait catastrophique, prévient la sociologue qui souligne qu’en temps normal, on a besoin de la chaleur de ses proches pour vivre une difficulté, mais le Covid-19 impose de traverser une telle épreuve dans la solitude. Une situation que beaucoup supportent difficilement, précise la même source.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Famille - Coronavirus au Maroc (Covid-19) - Déconfinement au Maroc

Aller plus loin

Le gouvernement marocain divisé sur le reconfinement total

Alors que le Maroc fait face à une résurgence des cas de contamination au Covid-19, les membres du gouvernement peinent à s’accorder sur l’instauration d’un reconfinement total.

Maroc : le confinement rime avec disputes dans le couple

25,4% des Marocains ont eu des conflits avec les personnes qui leur ont tenu compagnie durant le confinement, selon une étude qui vient d’être publiée par le Haut Commissariat...

Le Maroc face au spectre d’un reconfinement

À l’approche de l’Aïd Al-Adha et de la grippe saisonnière, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb redoute une recrudescence des cas de contamination au Covid-19. Le Maroc...

Les Marocains ne supporteraient pas un deuxième confinement

Les Marocains dans leur majorité disent ne pas pouvoir supporter un deuxième confinement. Selon une étude de l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA), seuls 46% des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : colère des gérants de salles de fêtes

Après l’impact de la pandémie de Covid-19 sur leurs activités, les propriétaires et gérants de salles de fêtes disent faire face aujourd’hui à une concurrence déloyale insupportable de certains individus proposant des salles informelles et des villas...

Maroc : une sortie en voiture vire au drame

Une sortie en famille qui finit en tragédie. Deux sœurs de 19 et 10 ans sont mortes noyées samedi dans le barrage de Smir près de la ville de M’diq, après que l’aînée, qui venait d’avoir son permis de conduire, a demandé à ses parents à faire un tour...

Casablanca : une mère tuée d’un coup de couteau par son propre fils

Alors qu’elle tentait de sauver sa fille d’une agression physique, une mère de famille a été poignardée à mort par son fils dans l’arrondissement de Sidi Bernoussi à Casablanca.

Maroc : Pénurie inquiétante de livrets de famille

Anticipant sur la forte demande de livrets de famille à l’approche de la saison du retour des Marocains résidant à l’étranger (MRE), le ministère de l’Intérieur mobilise les inspecteurs de l’état civil au niveau des préfectures dans les différentes...

Une Marocaine "perd" son nom en Belgique

Depuis 2019, une Belgo-Marocaine de 73 ans mène des démarches administratives infernales afin de faire rectifier son nom de famille.

MRE : des milliards envoyés au Maroc !

Les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent non seulement de façon significative au PIB du Maroc, mais elles représentent aussi une véritable soupape de sécurité pour les familles.

Achraf Hakimi : « Tout le monde s’est sacrifié pour moi »

Dans une interview, le latéral droit marocain du PSG Achraf Hakimi a témoigné de son amour et de sa reconnaissance à tous ceux qui se sont sacrifiés pour lui, sans manquer d’évoquer son enfance, son attachement à la famille et sa passion pour la mode.

Le Maroc prépare les aéroports de demain

Le Maroc prévoit de se doter d’un nouveau Schéma directeur aéroportuaire national à l’horizon 2045, le dernier élaboré en 2013 étant devenu obsolète.

Maroc : les livrets de famille vendus à prix d’or

Au Maroc, des individus profitent de la pénurie des livrets de famille notée dans certaines communes du fait de la rupture de stocks restants, pour vendre ces documents à des prix élevés.

Près de 20 000 hommes battus au Maroc

La députée Aziza Boujrida, membre du groupe Haraki, interpelle la ministre de la Solidarité, de l’Intégration sociale et de la Famille, Naïma Ben Yahya, sur la question de la violence à l’encontre des hommes marocains.