
La pension des anciens combattants marocains enfin revalorisée
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Photo : Mustafa Abbas - France Télévision
L’émotion était grande pour Jilal Douach, 94 ans, ce 7 juillet 2025. Ce Marocain, ancien membre du corps des tirailleurs qui avait combattu dans l’armée coloniale française lors de la guerre d’Indochine, vient d’être décoré de la croix de guerre, l’une des plus prestigieuses de l’armée française.
Jilal Douach a reçu cette distinction pour son héroïsme pendant la guerre d’Indochine ce lundi, lors d’une cérémonie forte en émotions qui s’est déroulée dans la commune d’Altillac en Corrèze où il réside. Le nonagénaire garde encore intacts dans sa mémoire les souvenirs de ces faits qui datent d’il y a 74 ans. « Je travaillais avec l’armée française, et j’étais content de ça. J’ai été blessé, je m’en suis sorti d’un rien, mais ça va, c’est pas grave », confie-t-il à France 3.
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Après une blessure grave par balle à l’estomac, l’ancien soldat marocain et membre du corps des tirailleurs sénégalais est retourné au front en Indochine pour défendre la France au péril de sa vie. Le Marocain fait la fierté de son fils. « Il a versé son sang pour la France, pour moi, c’est un héros, c’est un exemple. J’essaie d’être à sa hauteur, mais c’est pas facile », admet Ameur, devenu sapeur-pompier volontaire en Corrèze pour honorer son père.
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C’est d’ailleurs grâce à lui que Jilal a reçu cette décoration. Lors de sa formation, il a fait la connaissance d’un ancien militaire qui a fait des recherches sur les faits d’armes de son père. « J’ai demandé au secrétariat général aux armées tous les documents officiels, et c’est là que j’ai découvert qu’il avait eu trois citations, avec attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures, qui est une très haute distinction militaire », explique Alexis Bonnafou, ancien combattant et formateur auprès des sapeurs-pompiers de la Corrèze.
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Jillali Douach ignorait l’existence de ces distinctions. Le nonagénaire avait quitté l’armée en 1956, au moment de la fin du protectorat français au Maroc. « La nation sait reconnaître à tout moment ses soldats prestigieux », déclare Marion Le Savouroux, la directrice de cabinet du préfet de la Corrèze, lors de la cérémonie de remise de la croix de guerre à l’ancien combattant.
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