Une étude allemande met en doute l’efficacité du couvre-feu pour limiter la propagation du coronavirus, tirant exemple du cas de la région de la Hesse, cinquième territoire le plus peuplé en Allemagne. La mesure a été pourtant adoptée par le Maroc et plusieurs pays européens depuis le début de la pandémie.
Selon l’étude rendue publique le 28 avril, il n’existe « aucune preuve statistique de l’efficacité des couvre-feux pour ralentir la propagation de la pandémie ». Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs allemands ont étudié la mise en œuvre des restrictions et du couvre-feu au cours de la deuxième vague épidémique en Europe (novembre 2020 à février 2021) dans la Hesse, l’un des territoires les plus peuplés d’Allemagne. « Cela permet d’identifier l’effet des couvre-feux en isolation des autres mesures, par la méthode des doubles différences », explique l’école des Mines ParisTech dans un communiqué.
Les chercheurs ont conclu, après une étude statistique du taux de contamination pour 100 000 habitants sur sept jours dans la région, que les couvre-feux nocturnes ne constituent pas « une mesure efficace pour limiter la transmission du virus » si d’autres restrictions telles que la fermeture des commerces non-essentiels, des restaurants ou des écoles, sont déjà en vigueur.
Même si l’étude met en doute l’efficacité du couvre-feu, appliqué dans plusieurs pays comme le Maroc et la France, ses auteurs soulignent que des recherches plus approfondies doivent être menées sur la question.