La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.
La communauté marocaine installée en Europe a aujourd’hui une élite politique et économique, artistique et sportive très riche et variée qui constitue aujourd’hui la vitrine de cette diaspora installée en Europe. Le regard du Maroc sur cette communauté commence à évoluer positivement.
L’histoire de cette communauté basée en Europe a commencé dans les années soixante. C’était une émigration de paysans célibataires sans grande qualification appelés par l’Europe provisoirement pour participer à l’effort de reconstruction après la deuxième guerre mondiale.
Cette émigration installée au début essentiellement en France a beaucoup évolué par la suite en raison du regroupement familial qui a permis de féminiser cette communauté et de donner ainsi naissance à la deuxième et à la troisième générations.
Mais une vraie élite d’origine marocaine installée en majorité au pays de Molière n’est apparue que dans les années quatre vingt dix. Cette élite est principalement constituée de personnes émigrant seules pour faire des études ou de gens qui ont décidé de s’installer. Mais les enfants de la première génération ont connu pour beaucoup l’échec scolaire. En revanche, certains ont donné naissance à l’élite politique et artistique d’aujourd’hui.
Citons par exemple :
• Halima Boumédien, ex-députée européenne et sénatrice aujourd’hui chez les Verts ;
• Rachida Khalil, grande comédienne qui a triomphé l’année dernière avec sa pièce de théâtre "Le rêve de Fatna" ;
• le comédien Jamel Debbouz, l’une des grandes célébrités en France, la mieux payée de l’Hexagone ;
• Rachida Dati, magistrate et conseillère juridique du numéro deux du gouvernement français, Nicolas Sarkosy Mais ceux qui se sont s’installés en France sont en plus grand nombre dans cette élite comme le comédien Gad El Malah ;
• le vice -président d’Airbus, Abdellah Sabai ;
• l’homme d’affaires marseillais, El Hassan Bououd, le roi de la transformation de la viande Hallal ;
• l’artiste et le lobbyiste Mehdi Kotbi qui tutoie la majorité de la classe politique française de droite comme de gauche ;
• le militant des droits de l’Homme et de l’émigration, directeur de Générique, secrétaire général et international de la Ligue internationale des droits de l’Homme, Driss Yazami ;
• le journaliste adjoint du directeur de Radio Monte Carlo, Mustapha Tawsa ;
• Abdelkbir Hakkaoui, président de l’ONG internationale Aide Fédération ;
• Abedelhamid Jamri, vice-président du comité des droits de l’Homme des migrants et de leur famille aux Nations Unies La liste est longue.
Cette élite est concentrée en France pour des raisons historiques et culturelles, mais une élite est apparue dans d’autres pays européens, surtout la Belgique et la Hollande. Dans le domaine politique, elle réussit mieux dans ces deux pays qu’en France. En effet, elle est représentée par des députés et des ministres. Dans les pays européens où l’émigration marocaine est très récente (vers les années quatre vingt dix), la présence d’une élite est embryonnaire essentiellement dans le domaine associatif et syndical, notamment en Italie et en Espagne où cette communauté est encore jeune, mais promise à un grand avenir.
Le Maroc aujourd’hui dispose au niveau international en Europe et en Amérique d’une élite au potentiel énorme dans différents domaines : les sciences, l’économie, la culture, la politique ... elle peut jouer le lobbying politique surtout dans les pays de l’Union Européenne. Suivra-t-elle le modèle chinois ? La Chine aujourd’hui connaît un développement extraordinaire et la participation de sa diaspora est très importante et remarquable dans tous les domaines.
Cependant, notre pays est-il préparé à recevoir cette élite et à la séduire pour participer aux grands chantiers et à l’effort de développement ? Le Maroc aujourd’hui a-t-il une diplomatie capable de dénicher et de communiquer avec cette élite pour la persuader de jouer un rôle dans le développement du pays ? Une affaire à suivre
Youssef Lahlali - Libération
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