Emmanuel Macron répond au président de l’Assemblée mondiale Amazighe

29 septembre 2020 - 08h00 - France - Ecrit par : S.A

Le président de la République française, Emmanuel Macron, a répondu à la requête du président de l’Assemblée mondiale Amazighe, Rachid Raha au sujet du dossier de la réparation des préjudices causés par la guerre chimique contre la population civile du Grand Rif marocain de 1921 à 1927.

"Le Président de la République a bien reçu la correspondance par laquelle vous demandez, en faveur des héritiers des victimes de la guerre du Rif (1921-1926), la réparation des préjudices subis dans le cadre de l’utilisation d’armes chimiques contre la population civile. Le chef de l’Etat m’a confié le soin de vous assurer de la meilleure attention avec laquelle il a été pris connaissance de votre courrier et les préoccupations qui motivent votre démarche", a écrit le commissaire en chef de 1ère classe, Jean Le Roch, de l’État-Major particulier de la présidence de la République.

Soulignant qu’il s’agit d’un sujet délicat, il a fait savoir que cela relève des compétences confiées à la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées chargée de la mémoire et des anciens combattants. M. Le Roch assure que la demande de M. Raha sera examinée avec soin. "Ses services ne manqueront pas de vous faire directement savoir la suite susceptible de lui être réservée", ajoute-t-il.

Dans une correspondance adressée au président Macron à l’occasion du 99è anniversaire de la bataille d’Anoual, le 21 juillet dernier, le président de l’Assemblée mondiale Amazighe a attiré de nouveau son attention sur "le grand préjudice non résolu impliquant immanquablement la responsabilité de la République française dans l’utilisation des armes chimiques contre les populations civiles du Grand Rif marocain pendant la Guerre du Rif de 1921-1927."

Il a rappelé avoir interpellé à deux reprises l’ex-président François Hollande en ces termes : "Je vous rappelle que la France s’est retrouvée, au début du siècle passé, responsable d’un protectorat sur le Maroc, (Ex-Empire chérifien marocain). En vertu de ce protectorat, la France était censée assurer la protection du Maroc dans ses frontières authentiques. Or, il s’en est suivi un dépeçage, une partition et une pseudo ’pacification’ par les armes et le sang.

"(…) Les documents, archives et études témoignent de ce que, dans un premier temps, la France s’est rendu complice de l’Espagne à laquelle elle a vendu des armes chimiques de destruction massive avant de les utiliser elle-même contre les Rifains (population du nord du Maroc), lors de la guerre de libération conduite par le président Mohamed Abdelkrim El Khattabi", avait-il déploré. M. Raha avait indiqué que la guerre chimique contre le Grand Rif est non seulement une violation des règles les plus élémentaires du droit de la guerre mais de surcroît et encore plus grave les héritiers des victimes d’hier continuent de souffrir aujourd’hui encore.

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