
Le parquet de Valence spécialisé dans les délits de haine a requis trois ans de détention contre un homme accusé de diffusion d’informations mensongères sur les réseaux sociaux ciblant les musulmans, notamment Marocains.
M. Abdeslam Baraka, ambassadeur de SM le Roi en Espagne a reproché à de nombreux milieux espagnols, notamment des autorités, le fait de s’en prendre au Maroc à chaque fois que surgit "un malentendu" entre les deux pays.
"Il est irresponsable qu’à chaque fois qu’il y a un malentendu de routine entre le Maroc et l’Espagne, les médias espagnols et soit disants intellectuels ainsi que des autorités trouvent du plaisir à alimenter et à développer l’aversion contre le "moro"", a affirmé M. Baraka dans un entretien publié, mercredi au journal madrilène "El Pais", précisant que le Maroc est aussi victime du phénomène de l’immigration irrégulière en raison de sa situation de pays de transit.
M. Baraka a qualifié de "malhonnêtes" les accusations selon lesquelles le Maroc encourage l’immigration, ajoutant qu’il est "très facile d’accuser le Maroc de tous les maux, alors qu’il est doublement victime du phénomène de l’immigration : Le Maroc perd ses jeunes et est devenu "une salle d’attente de subsahariens qui veulent partir en Europe".
L’ambassadeur de SM le Roi, qui a précisé que la réunion de haut niveau aura lieu à la date prévue à Rabat les 8 et 9 décembre prochain, a déploré le fait que le groupe de travail hispano-marocain sur l’immigration soit "bloqué" depuis avril dernier à cause de l’insistance de la partie espagnole sur la question du rapatriement des subsahariens. Cette situation a empêché d’aborder d’autres dossiers, notamment l’homologation des permis de conduire, l’accès des immigrés à l’habitat et l’octroi de permis de résidence aux étudiants.
"Ce blocage a terni les résultats atteints dans d’autres groupes de travail bilatéraux", a relevé M. Baraka. S’agissant de l’immigration irrégulière, il a déclaré que "nous n’allons pas prendre en charge la moitié de l’humanité - algériens, subsahariens, asiatiques et dans peu de temps équatoriens auxquels a été imposé un visa". Il a en outre affirmé que "l’éradication de l’immigration illégale est une préoccupation constante", mettant en exergue les Hautes Directives Royales visant la création d’institutions chargées de la migration.
M. Baraka a d’autre part qualifié d’"obsolète" l’accord sur la réadmission d’immigrés, signés entre le Maroc et l’Espagne, il y a 11 ans lorsque les flux migratoires étaient "réduits". Il a proposé comme "alternative à l’accord", "une négociation plus large, à l’image de ce qui se déroule avec l’Union Européenne, entre pays récepteurs et émetteurs d’émigrants et pourquoi pas les Nations Unies".
S’agissant de la question des mineurs, le diplomate a précisé que les consulats du Maroc ont cette année élaboré des procédures de rapatriement d’une centaine d’entre eux". Après avoir annoncé, la présentation aux autorités espagnoles, d’"une proposition d’accord qui régule le rapatriement de ces mineurs", M. Baraka a soutenu que "nous ne pouvions pas traiter de la question des mineurs avec une multitude d’autorités locales, régionales, des ong, etc...", car "nous avons besoin d’un interlocuteur unique et diplomatiquement reconnu ceci pourrait être la direction des Affaires consulaires".
Le diplomate a, d’autre part, déploré la non application de l’accord conclu à Madrid, en juillet 2001, entre les deux pays sur la main d’oeuvre. Cet accord, rappelle-t-il, "déterminait les procédures pour l’émigration légale des travailleurs, prévoyait la création de commissions pour leur sélection et l’Espagne était alors disposée à contribuer à la formation des Marocains qu’elle allait accueillir. "Cet accord n’a pas servi pour que vienne légalement un seul Marocain" en Espagne, a noté M. Baraka qui a indiqué que de nombreux Marocains sont disposés à retourner dans leur pays à condition qu’ils ne soient pas frappés par la procédure d’expulsion qui empêche le retour dans l’espace des pays de Schengen pendant dix ans.
"J’ai proposé aux autorités espagnoles que tout Marocain se trouvant dans cette situation, soit retourné au Maroc sans qu’il ne soit sanctionné". Cette formule serait "bonne pour réduire le nombre de ceux qui sont en situation irrégulière", a dit le diplomate.
L’ambassadeur de SM le Roi a, d’autre part, signalé que des contacts sont en cours avec le consulat espagnol à Tanger pour faciliter l’obtention d’un visa par les familles marocaines qui désirent venir en Espagne identifier les cadavres de leurs parents victimes du naufrage d’une patéra, le 25 octobre dernier dans la baie de Cadix (S/O de l’Espagne). La Fondation Hassan II pour la communauté marocaine résidant à l’étranger prendra en charge les frais de rapatriement des dépouilles des victimes de ce naufrage, a précisé M. Baraka. Evoquant, par ailleurs, la question du Sahara marocain, M. Baraka a affirmé que le Maroc ne permettra jamais que son territoire soit "utilisé pour des activités qui portent préjudice aux intérêts des pays de son environnement". Il a, à ce titre, précisé que "nous aimerions que l’Espagne fasse de même", car "on a l’impression que le Polisario se déplace ici (NDLR : en Espagne) comme s’il était chez lui".
Source : Al Bayane
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