
Malgré l’inflation et les crises successives de ces dernières années, le secteur immobilier marocain s’est redressé en 2024. Ceci, grâce notamment au programme d’aide directe au logement qui a connu un franc succès auprès des Marocains et de la...
L’agence de notation financière, Standard & Poor’s, vient de publier un rapport sur les perspectives d’évolution des différents fondamentaux budgétaires. L’agence consacre une bonne partie de son rapport aux dépenses, non sans afficher une certaine inquiétude. Sur le volet évolution des dépenses au Maroc elle n’hésite pas de lancer quelques signaux d’alarme.
Selon Standard & Poor’s, les événements socio-politiques et économiques que vit le Maroc compromettent les objectifs de performance tracés. La croissance annoncée de 6,8% par la loi de Finances 2008 serait-elle compromise avant terme ?
En tout cas, la flambée des prix des matières premières, des produits alimentaires et des produits énergétiques surtout complique la perspective d’évolution annoncée des différents fondamentaux. Les experts de S&P, qualifient « la situation d’inquiétante ».
Le retournement des marchés des matières premières de façon générale touchera plus durement les pays où la dépendance est la plus développée. Ce qui n’arrange pas notre situation. Le Maroc dépend pour plus de 95% de l’étranger pour ses besoins en pétrole. Partant de tous ces constats et bien d’autres, S&P revoit à la baisse ses prévisions de croissance. Une croissance qui, selon ses experts, est plombée également par la perspective de fortes dépenses sociales. Par ces temps qui demeurent marqués par le dialogue social. Mais aussi l’impact attendu sur les entrées fiscales. Font-ils allusion au package de revendications patronales, validé début 2007 par le conseil national de l’entreprise, dans lequel il y a plusieurs volets dont le code du travail, le régime des retraites, les conventions collectives, l’indemnité de perte d’emploi, le droit de grève ? Rien n’est moins sûr.
Les dépenses du personnel de l’administration, certes en baisse, de plus de 1 point par rapport à 2005 (10,8% contre 11,8%), ne rassurent pas pour autant les experts de S&P. Pendant que les dépenses dédiées aux investissements, en valeur relative continuent de baisser, 4,1% en 2007 contre 4,3% en 2004, la compensation s’envole. Elle est passée de 1,6% du PIB en 2004 à 2,7% l’année dernière. L’inquiétude de l’agence est fondée sur une forte probabilité de baisse d’entrées fiscales. En même temps que l’IS supplante l’IR pour la première fois depuis la réforme des années 80 pour atteindre 135 milliards de DH (voir L’Economiste du 11 avril 2008), les syndicats maintiennent la pression sur le gouvernement pour de nouvelles hausses des salaires et une baisse de l’IR pour booster le pouvoir d’achat. Or, le poids actuel des dépenses du personnel vacille autour de 10,7%. A ce rythme, S&P est catégorique que la limitation du déficit budgétaire à 3% du PIB sera difficilement réalisable.
En ce qui concerne les subventions, le seuil de 2,7% du PIB est inquiétant. D’autant plus, selon les experts, qu’il devrait augmenter, vu la tendance haussière des produits subventionnés. La conjugaison de tous ces effets, contribuera à ralentir le rythme de réduction du poids de la dette, bien que le taux ait tendance à baisser. Les notes attribuées par l’agence en disent long. BB+ pour la dette extérieure, si elle est de court terme et B à long terme. La dette intérieure s’est vue octroyer BBB pour le long terme et A-3 pour le court terme.
Source : L’Economiste - B. T.
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