France : les deux fiancés de Daech au tribunal

17 novembre 2019 - 17h00 - France - Ecrit par : G.A

Deux jeunes suspects, Sara Z. et Thomas S., viennent d’être renvoyés devant la cour d’assises spéciale réservée aux mineurs pour avoir planifié l’attaque de la tour Eiffel en 2017.

Leur histoire d’amour aurait pu être ordinaire si, au milieu de tout ceci, il n’y avait pas eu des élans de terrorisme. En effet, selon Le Parisien, Sara Z. n’avait que 16 ans et cherchait son identité au milieu d’une crise d’adolescence. C’est ainsi qu’elle se convertit à l’islam et sympathise avec Thomas S. âgé de 20 ans. Thomas est lui aussi en pleine période de troubles et de recherches d’identité qui l’ont conduit à se tourner vers la religion. Ses rêves professionnels se sont brisés, surtout celui d’intégrer le Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

Du virtuel, leur relation prend une tournure plus sérieuse. Thomas s’installe dans un box de garage en dessous de l’appartement de Sara. Ils prévoient de se marier religieusement le 11 février 2017 et se lancent à la recherche d’un tuteur sur Facebook.

Mais, en réalité, tout ceci n’est que le début d’un plan magistralement échafaudé par les deux amoureux, écrit le journal. Thomas S. se fera exploser à la tour Eiffel et Sara Z. cherchera l’asile dans un pays musulman, comme étant la veuve d’un « martyr ». Mais, leur plan tombe à l’eau, lorsque le 10 février 2017, ils ont été interceptés par les enquêteurs de la sous direction antiterroriste (SDAT). Dans un appartement prêté à Thomas, il a été découvert du TATP, explosif instable, et un important matériel de chimiste. L’échec du projet terroriste des deux jeunes est dû au fait que Sara s’est confiée sans le savoir, à un cyber-policier infiltré.

Plus de deux ans après cette expérience pour laquelle les deux amoureux risquent gros, Sara aurait changé selon son avocat qui avoue que « ce n’est plus la jeune fille sous l’emprise de cet amour, sincère et partagé, avec Thomas. Elle s’est complètement extirpée de ce tourbillon de radicalisation et a désormais le recul nécessaire », insiste Me Franck Berton.

De son côté, Thomas semble encore dans la spirale de cet amour compromettant. Selon le journal, le 12 avril 2019, il écrivait encore une lettre à Sara qui, selon l’expertise du psychologue, montre que le jeune converti, toujours amoureux, aurait conservé des idées radicales et tiendrait des propos légitimant la violence en détention. Sara, elle, après des étapes tumultueuses, semble avoir repris sa vie en main et voit les choses d’une autre manière. Même les juges ont noté une évolution positive au point de lui permettre de recouvrer la liberté.

Le couple est renvoyé devant la cour d’assises spéciale des mineurs pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et « fabrication d’explosifs en relation avec une entreprise terroriste ». Thomas et Sara, aujourd’hui âgés de 23 et 18 ans, risquent 30 ans de réclusion criminelle. Ils seront jugés aux côtés de Malik H., présenté comme le mentor du couple, et trois autres suspects impliqués dans un projet terroriste parallèle.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Attentat - Arrestation

Aller plus loin

France : plus de 8100 personnes fichées pour radicalisation

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin s’est rendu, lundi, au siège de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) où il a affirmé que "la menace...

Ces articles devraient vous intéresser :

Latifa Ibn Ziaten : « Les jeunes ne sont pas nés terroristes, mais on les pousse à l’être »

Depuis 2012, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten, mère du maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, travaille avec les familles et les communautés pour empêcher les jeunes de tomber dans le piège de...

Une cellule préparant des attentats au Maroc démantelée

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), se basant sur des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste liée à l’organisation Daech. Cette...

Au Maroc, la lutte contre le blanchiment d’argent rapporte

Le Maroc mène efficacement la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. En tout, près de 11 milliards de dirhams ont été saisis en 2022.

Le Maroc frappe un grand coup dans la lutte contre le terrorisme

Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.

Maroc : l’agent immobilier associé à la lutte contre le blanchiment d’argent

Le Maroc veut impliquer la profession de l’agent immobilier dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Mais sa réglementation s’avère avant tout urgente.

Décès de Malika El Aroud, « La Veuve noire du Jihad »

Malika El Aroud, condamnée pour terrorisme en 2008, est décédée à l’âge de 64 ans. Cette femme, qui avait la double nationalité belge et marocaine, avait été déchue de sa nationalité belge en 2017 pour avoir « gravement manqué à ses devoirs de...

Projet d’attentat déjoué au Maroc : Treize individus arrêtés par le BCIJ

Treize personnes ont été arrêtées par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ), jeudi dernier. Soupçonnés d’être partisans de l’organisation terroriste « État islamique », les individus ont été arrêtés lors d’opérations menées dans...

Le Maroc, bon élève en matière de lutte antiterroriste

Le Maroc affiche l’un des niveaux de sécurité antiterroriste les plus élevés au monde. Avec un score de 0,757, le royaume est classé 83ᵉ dans la catégorie des pays les plus épargnés des actes terroristes, selon l’édition 2023 de l’Indice mondial du...

Latifa Ibn Ziaten : « J’ai réussi à sauver beaucoup de jeunes, de familles… »

11 ans après l’assassinat de son fils, le maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour la paix et la promotion du dialogue et du respect mutuel.

Terrorisme au Maroc : une lutte permanente depuis 2003

L’extrémisme islamiste au Maroc a été marqué par cinq moments forts, dont notamment les attentats de Casablanca en 2003 et 2007, le printemps arabe en 2011, et la création de l’État islamique (EI) en 2014. Pour lutter contre le phénomène, les autorités...