Le service des affaires intérieures de la Garde civile a ouvert une enquête sur « les actes de corruption policière liés à des organisations criminelles de trafic de stupéfiants entre le Maroc et l’Espagne », rapporte Europa Press. Des agents auraient « formé un groupe organisé qui faisait entrer de stupéfiants dans le pays, en collaboration avec différentes organisations de trafic de drogue », indique l’acte d’accusation établi par le ministère public. De façon concrète, ces agents « devaient assurer la sécurité pendant le transport de la drogue jusqu’à son déchargement, en signalant aux membres du réseau de trafic, les dispositifs de sécurité, les horaires et les lieux des patrouilles » pour leur permettre de les contourner, indique le parquet.
Un agent se chargeait principalement de contacter les organisations criminelles et de leur fournir les informations nécessaires et se faisait payer « en fonction des services requis », précise le procureur qui ajoute que les deux autres agents « collaboraient avec lui, suivaient ses consignes et obtenaient en retour leur récompense ». Six autres personnes, soupçonnées d’avoir des liens avec des organisations criminelles engagées dans le trafic de haschich, sont également accusées et poursuivies.
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L’enquête a permis de découvrir que dans l’une de ces transactions, « les gardes civils accusés ont perçu 7 500 euros chacun » pour laisser entrer à Motril un bateau transportant 750 kilos de haschisch. Des téléphones, une somme d’argent, différentes drogues, des boîtes d’anabolisants et de médicaments, ainsi que des véhicules ont été retrouvés aux domiciles des mis en cause après leur perquisition.
Le parquet, qui accuse les trois agents de complot en vue de commettre un crime contre la santé publique, d’appartenance à un groupe criminel, de manquement aux obligations républicaines, a requis contre chacun d’eux neuf ans de prison et d’être interdits d’emploi ou de charge publique pendant 25 ans. Quant aux autres accusés, poursuivis pour infractions à la santé publique, de complot et d’appartenance à un groupe criminel, il réclame des peines allant de cinq à neuf ans de prison et le paiement des amendes. Le procès démarre ce lundi 28 juin et va se poursuivre les 1, 2 et 5 juillet à l’Audience de Malaga, informent des sources judiciaires.