Le Maroc n’a militairement pas soutenu la France dans sa guerre au Mali, mais il a ouvert son espace aérien aux avions de chasse français pour aller bombarder les intérêts d’Al Qaïda au Maghreb Islamique, a fait savoir Saad Eddine El Othmani, ministre des Affaires étrangères, au Parlement, mercredi. C’est la première fois que le Maroc reconnaît officiellement le soutien apporté à la France.
Lors d’une réunion sur la sécurité entre Mohand Laenser, ministre de l’Intérieur, et ses homologues français, espagnol et portugais, le 25 janvier dernier, les responsables marocains avaient préféré parler d’un "soutien politique". Ce soutien avait alors été justifié par l’inquiétude du Maroc quant à l’accroissement de la menace terroriste au Mali, qui risquait d’enflammer toute la région du Sahel.
Le Maroc a toujours éludé la question de sa participation à l’intervention française au Mali. Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, avait même affirmé ne pas être au courant de l’implication du Maroc dans cette guerre, dans une interview accordée à la chaîne française TV5 :"L’armée est une prérogative de Sa Majesté, il m’informe lorsqu’il le souhaite".
En contrepartie de son soutien, le Maroc espère l’appui de la France pour la signature d’un nouvel accord de pêche plus avantageux avec l’Union Européenne, et le maintien de la politique française - favorable au Maroc - dans l’affaire du Sahara.
La France aurait d’ailleurs exercé des pressions sur les Etats-Unis, afin de modifier un rapport hostile au Maroc, recommandant l’élargissement des prérogatives de la Minurso aux droits de l’Homme au Sahara.
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