Un affrontement militaire entre le Maroc et l’Algérie reste « hautement improbable, du moins dans l’immédiat », affirme Federica Saini Fasanotti, une experte du GIS, un think tank basé au Liechtenstein spécialisé en géopolitique et histoire militaire, dans un article publié sur le site du groupe de réflexion. Pour étayer ses propos, elle fait observer que l’Europe tient à la paix dans une région déjà secouée par la guerre en Libye alors qu’un « conflit militaire entre le Maroc et l’Algérie nuirait également aux accords énergétiques et ne profiterait à personne ».
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Si Alger « a une influence à travers son gaz et son pétrole », Rabat « a la sienne pour son contrôle sur les flux migratoires » vers l’Europe, relève l’experte. Selon elle, la priorité de l’Algérie c’est de se concentrer sur « son propre repositionnement sur la scène mondiale en tant que grand exportateur d’énergie ». Il est « malheureusement peu probable que l’Algérie se concentrera davantage sur ses relations extérieures, notamment avec les pays européens en évaluant la rivalité avec le Maroc comme étant inutile et finalement contre-productive », estime Federica Saini Fasanotti.
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Évoquant par ailleurs la volonté du Maroc à en finir avec le phénomène migratoire à travers notamment la loi favorable à l’Europe sur l’immigration de 2003, l’experte note que la lutte n’a pas connu « grand succès, en partie à cause du manque de soutien algérien ».