Hajar Adnane parle de l’importance de la musique du Maghreb

6 mars 2008 - 18h07 - Culture - Ecrit par : L.A

La chanteuse marocaine Hajar Adnane avait attiré l’attention du Maghreb en 2007 avec son triomphe lors de la première édition de la Star Academy de la région. Des problèmes survenus par la suite avec les organisateurs de cette émission l’avaient tenue éloignée de la scène, au grand regret de ses admirateurs.

Dans un entretien avec Magharebia, la jeune star parle de ses nouvelles chansons et de la manière dont elle voit le rôle de la musique dans la société du Maghreb.

Parlez-nous de vos nouveaux projets.

Il y a une chanson marocaine, "La Tgol Aayet", que l’on entend sur différentes radios. Je suis également sur le point de lancer un nouveau projet : une chanson intitulée "Ya Salam", écrite par le compositeur Ali Hadani, aujourd’hui décédé, sur une musique composée par Jamal Al Amjad.

Pourquoi avoir choisi de rester essentiellement marocaine pour vos débuts dans la chanson ?

Je l’ai fait sciemment, parce que je souhaite faire connaître mon répertoire musical avec des chansons marocaines originales auxquelles je pourrais associer mon nom, un peu comme la "Fiancée de la chanson marocaine", la chanteuse Naima Samih, dont le nom est liée à une chanson appelée "Yak Ajarhi".

Je ne cherche pas à me faire connaître rapidement. Je préfère faire connaître mon nom et mon expérience de manière solide. De plus, le public marocain est aujourd’hui favorable au renouveau de la chanson marocaine originale.

Pourquoi ne parlons-nous pas de votre participation à la Star Academy Maghreb ? Quelle impression cette expérience vous a-t-elle laissée ?

Ce fut une expérience assez riche. Je pense que le plus gros avantage que j’en ai retiré a été l’amour de mon public, qui m’a soutenue et conduite à la victoire. J’ai pu me faire connaître dans les pays du Maghreb arabe et dans certains pays du Golfe, ainsi qu’au Moyen-Orient. J’ai également eu la chance de connaître quelques grands artistes, ce qui a été un grand honneur pour moi.

Mais la chose la plus importante dans cette émission a été de pouvoir contribuer au renouveau de la chanson du Maghreb. Nous l’avons présentée de manière sublime. Nos frères tunisiens, algériens et libyens connaissent désormais des chansons marocaines, telles que "Aalach Ya Ghazaly" et d’autres. La même chose s’est produite pour le public marocain, qui a pu mieux connaître les chansons originales tunisiennes, algériennes et libyennes. Nous avons pu ouvrir les frontières de l’art du Maghreb.

Que dire des problèmes que vous avez connus avec le groupe Karoui ?

Il n’y a plus de problème. Je n’ai rien à faire avec le groupe Karoui et plus aucun contrat ne me lie à lui. Je suis désormais libre de traiter avec n’importe quelle entité et n’importe quel producteur. En d’autres termes, le groupe Karoui n’a rien à voir avec mes affaires. C’est terminé.

Il existe de nombreux jeunes groupes chantant la paix, la coexistence et l’ouverture. Est-ce en réaction au phénomène de l’extrémisme et de la violence que nous connaissons ?

Bien sûr. L’art reste un message noble que nous envoyons aux gens et aux responsables. Certaines personnes mènent leur combat avec un crayon ; d’autres avec l’art, comme moyen essentiel d’expression et de résolution des problèmes auxquels doivent faire face le monde arabe et la communauté internationale. C’est également un moyen de mieux sensibiliser les gens.

Quant aux jeunes et aux adolescents, l’art et la musique représentent la manière la plus efficace de leur faire passer ce qu’ils doivent exiger et les conditions dans lesquelles ils doivent vivre. Une forte proportion des jeunes est plus intéressée par l’art que par la politique, les informations ou les journaux. Toutefois, je pense que nous devrions nous fonder sur la morale et le respect comme moyen de sensibiliser, contrairement à certains groupes qui profitent du phénomène du hip-hop et du rap pour faire passer des mots obscènes et offensants. Je suis favorable à l’art dans sa dimension noble, celle qui parle en faveur de la paix, de la coexistence, des droits des femmes et des enfants, et de l’ensemble des problèmes liés à l’Homme.

Source : Magharebia - Imane Belhaj

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Musique - Télévision - Hajar Adnan

Ces articles devraient vous intéresser :

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Mohamed El Khalfi, pionnier du théâtre marocain, est décédé

Mohamed El Khalfi, figure emblématique du théâtre et de la télévision marocaine, est décédé samedi à Casablanca, à l’âge de 87 ans. L’acteur et metteur en scène avait quitté l’hôpital la veille après plusieurs semaines d’hospitalisation.

"Terminal" : Jamel Debbouze et Ramzy Bedia réunis 25 ans après "H"

Canal+ a dévoilé la date de sortie de « Terminal – Bienvenue à l’aéroport », la sitcom produite, écrite, réalisée et interprétée par Jamel Debbouze. Une nouvelle collaboration entre la chaîne cryptée et l’humoriste franco-marocain 25 ans après la série...

Décès de Mustapha Zaari, le Maroc perd un grand comédien

Le monde du spectacle marocain est en deuil. Mustapha Zaari, acteur emblématique du théâtre et de la télévision, s’est éteint mardi à Casablanca à l’âge de 79 ans.

Saad Lamjarred sanctionné par Youtube ?

Le chanteur marocain Saad Lamjarred explique les raisons qui seraient derrière la baisse inquiétante du nombre de vues de ses chansons sur la plateforme YouTube.

Mort de Kaoutar Boudarraja : le Maroc en deuil de son animatrice star

L’animatrice, journaliste et mannequin marocaine Kaoutar Boudarraja est décédée des suites d’une maladie à l’âge de 40 ans. La nouvelle a été officiellement confirmée par ses proches.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Les Marocains en colère contre la chaîne Laayoune TV

Les téléspectateurs de la chaîne Laayoune TV ont été nombreux à exprimer leur colère en raison de l’usage d’un mot « grossier » par une actrice dans une scène de la série marocaine Garfaf, diffusée durant le mois de Ramadan.

Booder se confie sur ses problèmes de santé

Invité sur l’émission Une heure avec… diffusée sur RFM, l’humoriste franco-marocain Booder a fait d’étonnantes révélations sur son enfance. Il a été très malade lorsqu’il était jeune.

Des acteurs marocains exclus ?

L’acteur marocain Mohamed Bahzad, qui a incarné Khamis dans la série Hdidan, dénonce la marginalisation dont il fait l’objet depuis plusieurs années. Il affirme ne participer qu’à des activités caritatives qui ne lui rapportent aucun revenu.