Maroc : vers une coupure massive des plateformes IPTV ?

30 novembre 2024 - 19h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Une opération menée jeudi par les forces de l’ordre italiennes, en collaboration avec leurs homologues chinois et avec le soutien d’Europol, a permis le démantèlement d’un réseau international de streaming illégal dont bénéficiaient 22 millions d’utilisateurs dans le monde. Les Marocains, habitués à pirater les chaînes de télévision via IPTV, pourraient être affectés par cette opération.

Plus de 270 policiers italiens et des agents de 14 autres pays ont participé à cette vaste opération de démantèlement de ce vaste réseau qui permettait à environ 22 millions d’utilisateurs d’avoir un accès gratuit à plus de 2 500 chaînes payantes, notamment sportives. Les pertes pour les ayant-droits sont estimées à 10 milliards d’euros. Les perquisitions effectuées dans 15 régions italiennes et dans des pays comme la Croatie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, et la Chine ont permis la saisie de 1,65 million d’euros en cryptomonnaies, 40 000 euros en espèces, et neuf serveurs.

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Ce démantèlement pourrait avoir des conséquences fâcheuses en Afrique et principalement au Maroc où les plateformes IPTV illégales ont le vent en poupe. Malgré les nombreuses opérations de démantèlement de réseaux de streaming illégal menées dans le royaume, ce mode de piratage continue de prospérer. Et pour cause, la fermeture des serveurs n’est généralement que de courte durée. Rapidement, ces réseaux créent et exploitent de nouvelles plateformes dans d’autres régions moins surveillées.

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Les utilisateurs de ces plateformes illégales s’exposent à des sanctions légales, mais aussi à des risques de sécurité, notamment le vol de données personnelles. L’organisation de séances de sensibilisation à l’endroit de ces derniers pourrait contribuer à réduire le recours à ce service illégal. De même, l’accessibilité aux programmes des diffuseurs à des coûts abordables serait aussi une solution durable à ce problème. Les gouvernants, diffuseurs et entreprises technologiques en Afrique devraient par ailleurs travailler à renforcer leur collaboration en vue d’une meilleure régulation du secteur de l’audiovisuel et protection des droits des consommateurs.

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