Le secteur des hammams qui compte 2 000 unités, dont une grande majorité de bains traditionnels (près de 1 300 à travers le Maroc, dont la moitié exerce à Casablanca) se trouve dans une situation préoccupante. Rien n’indique que les activités vont reprendre bientôt. "À ce jour, nous n’avons aucune visibilité sur la reprise des activités, sachant qu’il y a des milliers de postes d’emploi en jeu", assure Hassan Ihichim, président de l’ANBTM, ajoutant que "chaque hammam emploie en moyenne 5 personnes".
"Nous essayons dans la mesure du possible d’apporter un soutien moral et financier à nos équipes, mais leur situation est très critique", confie à L’Économiste la propriétaire d’un bain turc réputé à Casablanca prêt pour la reprise des activités. À l’en croire, les hammams traditionnels et les bains de luxe ou les spa ne sont pas logés à la même enseigne.
"Nous appliquons des mesures d’hygiène très strictes bien avant l’épidémie. […] Nous avons renforcé les mesures sanitaires avec des produits spécifiques covid-19, une désinfection totale de tout le bâtiment par une entreprise spécialisée, l’accès sera organisé par rendez-vous…", explique-t-elle. Les choses ne sont pas aussi simples pour les hammams traditionnels.
"Un hammam traditionnel a besoin en moyenne de 15 à 20 jours de préparation avant de pouvoir rouvrir ses portes", fait savoir le président de l’ANBTM. Une préparation qui nécessite des moyens financiers. Il faut compter un coût quotidien de 1000 DH (dont le prix du bois et du personnel) pour pouvoir chauffer le bain à la température souhaitée après 3 mois d’arrêt. Sans compter l’entretien régulier des installations (chaudière, système de chauffage…)